« J’ai été technicien en production végétale durant 10 ans avant de m’installer en 2018 avec une production de canard de barbarie. Puis, en 2019, j’ai repris un bâtiment de production de dinde de chair et enfin en septembre 2021, un bâtiment de 1000 m² (anciennement exploité en poules pondeuses repros) que j’ai convertis en production de poulet lourd sexé », retrace Yvon Le Lay, gérant de l’EARL du Camélia à Callac (22). « J’ai choisi de me lancer dans le poulet de chair, car les rotations sont courtes (45 jours), ce qui laisse la possibilité de rattraper les performances économiques annuelles en cas de lot problématique », confie-t-il.
Réflexions de rénovation pour un changement de production
« Les travaux pour passer du poulailler pondeuses repros à poulets de chair concernaient principalement l’intérieur du bâtiment. La coque en fibrociment était en bon état et bien entretenue, j’ai donc choisi de la conserver en l’état. Un des atouts du bâtiment est la dalle béton lisse existante qui me permet de mieux régler le matériel et facilite le vide sanitaire », explique Yvon.
Au moment du choix du partenaire, c’est tout naturellement qu’Yvon a fait appel à Sanders. « Le bâtiment “tel quel” présentait des opportunités de performances pour une production de poulets sexés », confie François Dabadie, commercial Sanders Bretagne. « Le projet de rénovation entrepris par Yvon a été stimulant pour nous. Il a fallu réfléchir avec le service technique de Sanders à l’optimisation du bâtiment par rapport aux équipements existants, sans faire de concession sur la performance technique, le bien-être animal, le confort et l’optimisation du temps de travail de l’éleveur », confie François Dabadie.
Le bâtiment statique Louisiane datant de 1998 avait été rénové en 2015 pour un passage en ventilation dynamique extraction pignon. « À la reprise du bâtiment, la ventilation n’était pas optimale pour une production en poulet lourd par rapport aux caractéristiques de ce bâtiment. Nous avons opté pour une ventilation de type Colorado plus facile à gérer dans un bâtiment ex-Louisiane en dynamique », explique Yvon. « Les trappes d’entrée d’air (Kan’air 2 L de Tuffigo Rapidex) étaient positionnées des deux côtés du bâtiment, il m’a suffi de les repositionner d’un seul côté et de boucher les trous côté extraction avec les fenêtres, les ventilateurs et turbines » complète-t-il. « Le matériel déjà présent dans le bâtiment étant de bonne qualité, cela nous a permis de récupérer pas mal de choses et de repenser leur utilisation », explique François Dabadie. Le système de tringlerie, par exemple, a également été récupéré et optimisé. Aujourd’hui il y a 3 trappes par travées qui branché sur une double tringlerie permettent une ouverture progressive et automatisée du nombre trappes. L’installation des trappes d’entrée d’air, comme celle des fenêtres, a été réalisée par Yvon. « Nous avons installé des fenêtres sur un pan du bâtiment ainsi que des perchoirs afin de répondre à la charte Nature d’éleveur. La lumière naturelle améliore l’ambiance globale du bâtiment, le travail est plus agréable », confie Yvon. L’éclairage du bâtiment reste inchangé et est assuré par 3 rangées de tubes, dont une rangée centrale en Led. « L’allumage des Led est progressif ce qui permet de moduler l’éclairage quand cela est nécessaire. Nous avons envisagé de changer les néons, mais ce n’est pas pour tout de suite », complète-t-il.
« Le système de traitement de l’eau initialement présent dans le bâtiment correspondait aux exigences d’un bâtiment de reproduction par conséquent, il n’a pas été nécessaire de le remplacer », présente François Dabadie. La salle de stockage des œufs est désormais dédiée à l’accueil des visiteurs.
Un investissement global de 180 €/m²
« L’investissement total pour la rénovation et l’achat du bâtiment s’élève à environ 180 €/m², dont une partie a bénéficié d’un PCAE », confie Yvon.
Trois chaines d’alimentation (Demes 45 Tuffigo Rapidex) ont été installées dans le bâtiment. « Les assiettes ne nécessitent aucun réglage, sont faciles à nettoyer et apportent un indice de consommation satisfaisant », se réjouit-il. Yvon a choisi d’installer quatre lignes de pipettes (Lubing) sur lesquelles ont été rajoutés des points de distribution de grit servant de substrat à picorer. Le relevage des chaines d’alimentation et des lignes de pipettes est relié à des treuils électriques afin de faciliter les interventions dans le bâtiment et contribue au confort de travail d’Yvon.
La mise en place de la ventilation, de la brumisation, du chauffage, des lignes d’alimentation et des lignes de pipettes a été confiée à la société Prémel Cabic située à environ 30 km de l’élevage dans la commune de Plouisy (22). « J’ai choisi cette entreprise pour sa proximité, leurs compétences et la réactivité des équipes », confie Yvon Le Lay. Concernant la ventilation, deux ventilateurs VT560 de 11 000 m3/h ont été installés en plus des quatre déjà existants et une turbine EM50 de 35 000 m3/h est venue compléter les quatre présentes. « La ventilation mise en place est satisfaisante et facilite la gestion de la litière. Sur les deux dernières années, le taux de pododermatites n’a pas dépassé les 10 % », se félicite Yvon. Un système de brumisation (Tuffigo Rapidex) a également été installé par la société Premel Cabic. « C’est indispensable en poulet de chair l’été. Ici, le bâtiment ne fait que quatre mètres de hauteur, ce qui rend la brumisation efficace et permet de maintenir une température de 29 °C dans le bâtiment quand la température extérieure avoisine les 38 °C », se félicite Yvon.
Le chauffage, quant à lui, est assuré par des aérothermes à combustion directe (Thermobile).
Utilisation d’équipements de seconde main
Les coûts de rénovation ont pu être réduits notamment grâce à l’achat de matériel d’occasion auprès d’autres aviculteurs. Le boitier de régulation AVIStar a notamment été remplacé par un boitier Avitouch reconditionné obtenu à environ 1 200 €. Les informations traitées par l’AVITouch sont disponibles sur le téléphone portable de l’éleveur et déclenchent une alarme en cas de problème. « Nous avons réparti dans le bâtiment quatre sondes de température, une sonde d’hygrométrie et une sonde de CO2. Chacune représente entre 100 € et 150 € d’investissement », détaille Yvon.
L’aviculteur a également fait l’acquisition de deux pesons d’occasion. Un peson traditionnel pour la partie femelle et un peson spécial dinde pour la partie mâle. L’achat des deux équipements s’élève à environ 1 500 € avec les boitiers de traitement de l’information associés.
« Le rendu final est satisfaisant, pour Sanders comme pour Yvon », a conclu François Dabadie. Grâce aux performances des deux dernières années, soit 12 lots depuis la fin de la rénovation, la rémunération moyenne est de 13,60 €/m².