Variole aviaire : un vaccin à ne pas négliger

17 mai 2021 - Filières Avicoles

Parfois délaissé, car gourmand en main d’œuvre, le vaccin contre la variole aviaire reste important, comme le démontre ce récent cas dans le nord de la France. Les explications de Hilde van Meirhaeghe, consultante pour Vetworks.

Des cas de variole ont été détectés dans la région du nord de la France, comment la maladie s’est-elle déclarée ?

Nous avons été alertés par Tom Dugardin, vétérinaire pour Vet’Alliance dans les Hauts de France (Réseau Cristal) d’un cas de variole près de Cambrai, dans un élevage de pondeuses sur caillebotis divisés en trois compartiments. Les premiers symptômes ont été détectés à 26 semaines, avec une baisse de la consommation d’aliment et de la production d’œufs (95 % de ponte). Quelques poules présentaient des lésions typiques de la variole. Le diagnostic a été confirmé au laboratoire: l’examen histologique a montré des inclusions intranucléaires.

La maladie s’est répandue lentement et au bout d’un mois, le lot présentait une baisse du poids de l’œuf et une baisse du taux de ponte jusque 89 %. Le vétérinaire a aussi constaté des stéatoses hépatiques, suite à une baisse de la consommation d'aliment.

À quoi ressemblent les lésions typiques ?

Ce sont des lésions à la tête souvent autour des yeux et sur la crête avec des croûtes noires qui peuvent s’infecter. Une fois infectées, ces lésions attirent les autres volailles qui viennent les piquer.

Comment les lots ont-ils été traités ?

Les lots n’avaient pas été vaccinés contre la variole et ils l’ont donc été en urgence début avril. Il a fallu trouver du personnel en urgence, capable d’injecter le vaccin par voie cutanée dans l’aile des volailles, une par une. Les poules ont également reçu un traitement antibiotique contre des infections secondaires et des détoxifiants pour soutenir le foie.

Quelles ont été les conséquences de cet épisode de variole ?

500 sujets sont morts, sur un troupeau de 15 000 volailles. L’éleveuse a néanmoins réussi à sauver la majorité du lot en isolant tous les cas qui présentaient des lésions bilatérales, pour éviter qu’ils ne se fassent piquer par les autres. Au bout de 10 jours en soins intensifs, ces animaux ont pu retourner dans le troupeau.

Que faut-il retenir de cet épisode ?

C’est étonnant de rencontrer des cas de variole en hiver, car la maladie est généralement transmise par des moustiques ou des insectes. On retiendra qu’il ne faut pas négliger la vaccination, même en hiver. Elle est souvent incluse dans le programme de vaccination, mais comme elle se fait par injection, animal par animal, elle est parfois délaissée.

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