Quatre bâtiments label non sans mal !

28 février 2022 - Justine Bonnery

Depuis quelques années, Pascal Gaiani et Sébastien Ponferrada cumulent deux métiers : en plus de leur travail de salarié agricole, ils sont devenus éleveurs coopérateurs d'Arterris en volailles fermières Label Rouge. Deux premiers bâtiments ont ainsi éclos en 2019 à Airoux dans l'Aude, suivis de deux autres en juillet dernier. Mais leur parcours n’a pas été sans embûches…

« À partir du moment où la décision a été prise de s’installer, ça a été le parcours du combattant », témoigne Pascal Gaiani. Avec son associé et ami Sébastien Ponferrada, ils ont construit leur exploitation à Airoux dans l’Aude en deux tranches de travaux : deux premiers bâtiments de volailles labels et un bâtiment de stockage en 2019, puis deux autres poulaillers en 2021 construits par NTD France. Parmi les 24 éleveurs coopérateurs d’Arterris de l’OP volailles fermières Label 84 jours, ce sont les seuls à avoir un site aussi important. Mais leur parcours n’a pas été un long fleuve tranquille…

Pour commencer, le duo trouve du foncier et dépose un premier permis de construire auquel la mairie leur répond de construire un peu plus loin. « Même si on était dans les règles, on a pris sur nous et on a choisi une autre parcelle, celle où nous sommes aujourd'hui », raconte

Pascal. Un second permis de construire est déposé en août 2018, puis en septembre « les ennuis commencent ». La mairie ne cesse de demander des documents aux futurs éleveurs   « sûrement pour gagner du temps et nous dégoûter ». S'ensuivent des fouilles archéologiques « où heureusement, ils n'ont rien trouvé », puis tombe une « demande d'écoulement des eaux fluviales. Nous l'avons faite, ça nous a coûté 5 000 €. On a créé un bassin de rétention pour récupérer toutes les eaux pluviales des cinq bâtiments ».  

Dans leur village d'un peu plus de 165 habitants,  « deux à trois habitants ont voulu contrer le projet en organisant une réunion civile où une ONG welfariste était présente. Nous nous y sommes rendus à plusieurs, accompagnés entre autres de la FNSEA, des JA et de deux techniciens d'Arterris. On était une quinzaine et ça a été très mal perçu ».

Une pétition  « non à l'élevage intensif » circule et recueille plus de 42 000 signatures.   « Quand on s'en est aperçu, on a contacté le maire qui a fait stopper la pétition, car nous

étions dans nos droits. À ce moment-là, j'avais baissé les bras, à force, c'était trop lourd.  Sébastien, mon bras droit, m'a dit, on ne se rabaisse pas, on continue ! Ça n'a pas été simple ni moralement, ni physiquement, mais nous y sommes arrivés », résume-t-il.

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