Les éleveurs l'ont appris à leurs dépens : on ne nourrit pas une poule en volière, et encore plus en volière plein air, comme une poule hébergée en cage aménagée ! Le premier lot, une mauvaise répartition des repas, des apports insuffisants en vitamines et oligo-éléments, et l'absence de vide des chaînes ont entraîné une baisse des performances (qualité de coquille) dès la 50ème semaine. « On a changé nos habitudes en réalisant neuf passages de chaîne par jour : deux-tiers de la ration quotidienne sont distribués le matin jusqu'au pic de ponte, puis seulement un tiers, le complément l'après-midi. On réalise un vide de chaîne en fin de matinée », précise Adrien. Pour une bonne qualité de coquille tout au long du lot, les apports en calcium doivent être apportés majoritairement l'après-midi (après le pic). Et d'une manière générale, il ne faut pas lésiner sur les apports de vitamines et d'oligo-éléments.
Par ailleurs, Adrien recommande vivement de réaliser des traitements vermifuges rapprochés en élevage plein air : toutes les six semaines. Les poules ayant accès à l'extérieur, elles sont en effet plus exposées au risque parasitaire, mais aussi aux contaminations par E.coli en lien avec l'absorption d'eau sur les parcours.
Patrick et Adrien ont évoqué un autre point de vigilance : la ventilation, avec laquelle ils ont eu un peu de mal à leurs débuts. « On a pas mal tâtonné au fil des saisons pour trouver le juste milieu en termes de ventilation afin d'assurer une bonne ambiance mais sans courants d'air auxquels sont sensibles les poules », explique Patrick. Moyennant quoi, ils ont rencontré une mortalité importante sur leur premier lot (8 %).
Avec du recul, la bonne solution pour eux est de fonctionner avec deux modes de ventilation : un mode « bâtiment fermé », actif au début du lot pendant la période de découverte des poules, et le soir, une fois les trappes de sortie fermées. Et le second, en mode « bâtiment ouvert ».