« J’étais prête au 31 décembre 2020 ! », précise Nathalie Mordelet, éleveuse de poulettes bio sur la commune de Châtelaudren-Plouagat dans les Côtes d’Armor, à propos des nouvelles normes d’élevage dont l’entrée en vigueur a finalement été repoussée à 2022. Déjà propriétaire d’un bâtiment de 10 000 poules pondeuses bio, elle a raccroché sa casquette de technicienne de la coopérative du Gouessant en décembre 2020, après avoir fait l’acquisition d’un bâtiment et de parcours lui permettant d’accueillir à terme des lots de 10 000 poulettes.
Mais en attendant le coup d’envoi officiel de la nouvelle réglementation, elle conserve un effectif de 10 500 à 11 500 poulettes et garde ses volailles à l’intérieur pendant toute la durée d’élevage. Car l’ancienne technicienne sait pertinemment qu’en laissant sortir les poulettes sur les parcours durant la période allant de mars à octobre, il est ensuite beaucoup plus difficile pour l’éleveur de poules pondeuses de stimuler la ponte. « Cela se traduit par une réduction de la production d’œufs de l’ordre de 20 %, ce qui suppose de revoir au préalable les contrats pour que cela passe économiquement… », explique-t-elle.
En revanche, les poulettes ont le droit dès à présent à une panoplie de systèmes de perchage (10 cm de perche ou 100cm² de plateau/poulette) afin de favoriser un bon comportement des poules en ponte (fréquentation des pondoirs à double étage, bonne répartition des poules à l’intérieur du bâtiment).