Mesurer le taux de CO2 en poulet de chair

L’Itavi en collaboration avec différents partenaires* s’est intéressé à la manière la plus pertinente de mesurer les concentrations en CO2 en élevage de poulet de chair : mise au point de méthodes de mesure (positionnement de la sonde, choix et nombre de sondes en fonction du bâtiment) puis intégration du CO2 au processus de régulation de l’ambiance en lien avec les équipementiers, en tenant compte des contraintes propres au bâtiment. Des mesures ont ainsi été effectuées en conditions contrôlées à l’Anses de Ploufragan dans une salle avec brassage et une autre sans brassage d’air (petites salles de 270 m²), à différentes hauteurs allant de 10 cm à 160 cm du sol, sachant que le CO2 est un gaz lourd, la salle sans brassage a favorisé la stratification des concentrations en CO2.

En début de lot, les concentrations mesurées dans la salle avec ou sans brassage d’air sont identiques pour les différentes hauteurs. En revanche, en fin de lot, les concentrations mesurées à 10-20 cm diffèrent significativement de celles mesurées à 80 cm, que ce soit dans la salle avec ou sans brassage. La concentration de CO2 à 80 cm + ou - 20 cm est représentative de ce que respire l’animal et se rapproche de celle enregistrée au niveau de l’extraction.

Différents types de capteurs ont été testés : quatre autonomes (sonde + boîtier d’acquisition sur batterie), un dépendant (sonde raccordable au boîtier de régulation). La technologie infra rouge non dispersif a été retenue à la fois pour son coût accessible, sa rapidité de réponse et le fait qu’elle ne nécessite pas de consommable. Les capteurs testés ont tous été retenus pour leur plage de mesure de 0 à 10 000 ppm et une précision de + ou – 100 ppm (mise en avant par le fournisseur). « Le choix de cette précision était le meilleur compromis entre précision, exigence pas trop élevée et coût d’achat », précise Pauline Créach (Itavi). Les capteurs ont été évalués, sur une durée de 46 jours en bâtiment commercial, sur des critères qualitatifs (forme, émission lumineuse, facilité de mise en œuvre...) et quantitatifs ; calcul de l’inertie qui évalue la réactivité du capteur, la précision et la dérive du capteur au fil du temps. En aviculture, « l’on souhaite une inertie faible à moyenne (réactivité moyenne à forte), un biais de + ou - 100 ppm sans dérive des mesures dans le temps ». Deux capteurs ont donné satisfaction sur les cinq testés. « Les boitiers de régulation doivent tenir compte de l’inertie des capteurs dans le pilotage de la ventilation (gestion de la réactivité pour éviter des désordres d’ambiance comme des courants d’air qui pourraient affecter les animaux par exemple) », précise-t-elle.

Au regard des résultats de l’étude, elle recommande de positionner un capteur de technologie infra rouge non dispersif à 80 cm du sol + ou – 20 cm au milieu du bâtiment entre la rangée d’abreuvement et d’alimentation. « Les valeurs enregistrées par le capteur à cet endroit se rapprochent de celles enregistrées au niveau des turbines d’extraction et sont représentatives de la concentration globale en CO2 à l’intérieur du bâtiment. », affirme-t-elle. Ces résultats ont été obtenus dans des petites salles, il faudra les confirmer dans trois élevages présentant des types de ventilations différentes (transversale et longitudinale). L’objectif est de vérifier s’il faut adapter le nombre et le positionnement des sondes à CO2 en fonction du mode de ventilation du bâtiment.

* Inra UMR SAS, Anses de Ploufragan UMT Sanivol, Chambre d’agriculture de Bretagne, Avipôle Formation, le cluster Ellinove avec Sodalec et Tuffigo-Rapidex
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