L’éclosion, une phase clé dans la maîtrise de l’usage des antibiotiques

25 septembre 2020 - Françoise Foucher

Hilde Van Meirhaeghe, vétérinaire, consultante pour le cabinet Vetworks et présidente de la l’association des accouveurs de Belgique, explique pourquoi l’accouvage et particulièrement l’éclosion sont des phases clés pour maîtriser l’usage des antibiotiques en élevage.

Quelle est l’importance de la phase d’accouvage dans un programme d’élevage sans antibiotique?

C’est une étape essentielle, car cela correspond à la phase de développement des organes majeurs comme le squelette, les organes respiratoires, la mise en place des systèmes immunitaire et digestif. Lorsque les poussins ont un bon démarrage, non seulement ils se développent mieux, mais ils sont également mieux équipés pour résister aux pathogènes. Equipés d’un meilleur système digestif et capables d’absorber plus rapidement le sac vitellin, ils seront plus à même de valoriser les anticorps maternels.

Comment favoriser le démarrage des poussins d’un jour?

Par l’alimentation précoce. L’alimentation précoce est une bonne stratégie, car elle permet le développement du tractus intestinal par une augmentation du nombre et des profondeurs des villosités intestinales. Cela entraîne une augmentation du niveau métabolique ce qui aide le poussin nouveau-né aide à maintenir sa température corporelle. La mise en œuvre de l’alimentation précoce doit se faire par l’accouveur : au moment de l’éclosion ou pendant le transport par l’intermédiaire d’un gel déposé sur les coquilles et les animaux à un jour d’âge. Le gel n’est pas froid, il ne contribue pas à refroidir les poussins et il peut être le support de toutes sortes de vitamines et autres nutriments.

Vous avez également testé l’éclosion à la ferme?

Nous avons transféré à la ferme des œufs de 18 jours d’incubation après avoir écarté les infertiles. Ils ont été posés directement sur le sol, dans une portion de bâtiment maintenue à 33-35 °C avec une température au sol de 28-30 °C. Les deux derniers jours d’incubation se sont donc déroulés à la ferme. L’avantage c’est que chaque poussin nait à son rythme dans un environnement plus calme qu’en couvoir. Nous avons constaté que les animaux sont plus rapidement sur pied. Nous avons aussi remarqué qu’à moyen terme il y a moins de pression d’infections, car les animaux ont rapidement accès à plus d’espace. C’est également plus simple dans ces conditions de mettre en œuvre l’alimentation précoce. Les coquilles sont simplement laissées sur place, elles se dégradent naturellement. Cela demande sans doute de revoir quelques pratiques de biosécurité en élevage et de contrôle de température dans le camion de transfert, mais c’est un concept intéressant à développer.

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