Les éleveurs ont pourtant intérêt de limiter l’apparition des pododermatites, « une organisation de production nous a demandé de l’aider afin de passer sous le seuil de 50 % de pododermatites. Grâce à différents leviers nous avons atteint l’objectif en un an », se satisfait-il. La firme services a travaillé sur la présentation de l’aliment « nous avons recommandé une granulométrie grossière pour la mouture de l’aliment, nous avons également ajusté les normes nutritionnelles et retravaillé les équilibres protéine/énergie, ainsi que lysine/énergie » détaille-t-il. Ce dernier a observé une réduction de l’indice de consommation, une augmentation de GMQ, et une réduction du pourcentage de pododermatites.
Parmi les leviers nutritionnels activés, Fabien Richard a travaillé sur les vitamines et oligoéléments, « je les ai renforcés en démarrage/croissance en misant sur ceux qui avaient un lien avec l’immunité, la qualité de peau. Du côté des enzymes nous avons mis en place un surdosage en phytase. Nous avons également ajouté un prémélange d’additifs commercialisés par CCPA : notre Feed Solution “ProActiv”, qui contribue au confort digestif et à l’amélioration des litières ». Par ailleurs « une continuité du travail de Fabien s’opère sur le terrain avec l’amélioration de la gestion technique de l’élevage en travaillant sur la qualité de litière, la gestion de la ventilation ou encore la surveillance de la pression des pipettes », complète Christophe Briens, vétérinaire chez CCPA. « Nous avons la possibilité d’utiliser la mesure de THi calculé à partir de la température et de l’hygrométrie de la litière, afin de définir une zone de confort pour les volailles », corrobore Fabien Richard. Un autre critère important pour la maitrise des pododermatites en élevage est « la gestion des coccidies, et la digestibilité des aliments », suggère Christophe Briens.
La part de protéines indigestibles dans la ration alimentaire a également été étudiée, « en travaillant sur ce paramètre nous avons observé une diminution du ratio eau/aliment, or une moindre consommation d’eau permet d’obtenir une litière plus sèche ce qui réduit l’apparition de pododermatites », détaille Fabien Richard. « Nous avons préconisé l’ajout de fibres sur les premiers aliments pour améliorer les capacités digestives », complète-t-il.
Les pododermatites sont également une porte d’entrée pour les pathogènes, comme le montre une publication danoise. Au-delà de la pénalité en abattoir, il convient de réduire les pododermatites afin d’améliorer la santé des volailles.