Celui-ci repose sur une approche méthodologique en trois étapes (rechercher, affiner, évaluer). Une analyse qualitative est ainsi réalisée à partir des publications scientifiques disponibles dans la bibliographie, et seules sont retenues les études portant sur des extraits (pas les huiles essentielles) incorporés dans l’aliment, et dans lesquelles des indicateurs phytochimiques et du statut immunitaire, inflammatoire et antioxydant des volailles ont été suivis.
Une fois cette première étape validée, les noms des plantes sont extraits et une analyse d’occurrence et des connaissances pharmacologiques sont réalisées. Enfin, la fiabilité de la publication est évaluée grâce à une grille d’analyse (scoring sur 40 points). Il s’agit de vérifier si la caractérisation de l’extrait est suffisante et si le modèle expérimental et l’analyse des résultats sont pertinents à la fois d’un point de vue phytochimique (4 critères, 19 indicateurs) et zootechnique (5 critères, 15 indicateurs). La partie phytochimie a un caractère universel, indépendamment de l’application biologique. Cette grille se veut évolutive, modulable (possibilité d’ajouter des critères, des bornes de confiance…), simple à utiliser et transparente, en accès libre.
A l’issue du projet Mexavi, Angélique Travel dresse le constat suivant : « Il existe une forte hétérogénéité selon les publications et les volets : phytochimie et zootechnie. Les principaux manques concernent la variété, le traitement, le stade phénotypique, la stabilité de l’extrait, la quantification incomplète et la galénique ainsi que les effectifs, la partie statistiques et la randomisation ». Beaucoup de publications sur les extraits végétaux se révèlent in fine non fiables.
Cet outil de sélection présente différents avantages mis en avant par Angélique Travel et Virginie Michel : il répond aux contraintes réglementaires actuelles en matière de recherche et développement qui sont de réduire le nombre d’animaux mis en expérimentation. Il permet par ailleurs d’objectiver les résultats des publications scientifiques en les comparant sur une même base, pour étudier les effets (ou non) des extraits végétaux. « On peut imaginer à l’avenir adopter la même approche pour d’autres additifs (probiotiques, prébiotiques, acidifiants, antioxydants) ou d’autres espèces que la volaille », suggèrent-elles.