Bien-être animal : une prise de conscience en constante évolution

26 mars 2021 - Filières Avicoles

Comment définir le bien-être animal ? Posée il y a 50 ans, la réponse à cette question aurait été bien plus restreinte que l’analyse qui peut en être faite aujourd’hui. Et qu’en sera-t-il demain ? Réponse avec Jocelyn Marguerie vétérinaire chez Filiavet à Bressuire (79) et référent volaille au sein de Réseau Cristal Services, spécialisé sur les questions de bien-être animal sur l’ensemble des filières volailles.

Comment définit-on le bien-être animal ?

Dans les années 70, on a d’abord évoqué les cinq libertés fondamentales, reprises en 1979 dans la définition du bien-être de l’OIE (Organisation mondiale de la Santé animale). Ces libertés ont ensuite été retranscrites dans les années 2000 par les quatre principes du welfare quality, comprenant :

  • la bonne alimentation
  • la bonne ambiance ou le confort
  • la bonne santé
  • le comportement adapté à l’espèce domestiquée

Comment cela évolue-t-il ?

Le volet alimentation et abreuvement peut bénéficier de petites innovations techniques sur de nouveaux types de mangeoires ou de pipettes, mais globalement c’est un socle maîtrisé.

Sur la partie confort/ambiance, beaucoup de travaux sont menés pour améliorer les conditions d’élevage. La lumière a par exemple fait l’objet de nombreux travaux depuis 2010, avec une prise en compte de l’intérêt d’avoir de vraies nuits, pour que l’animal puisse se reposer et l’évolution des spectres lumineux pour se rapprocher de plus en plus d’un spectre naturel avec une luminosité mieux adaptée au besoin des oiseaux.

Sur la partie bonne santé, il existe encore de nombreux leviers de progression. Nous travaillons notamment sur les solutions alterbiotiques. En effet, il y a une pression sociétale sur l’antibiothérapie, qui peut s’avérer compliquée lorsqu’elle engendre un risque de dégradation de la santé des animaux, en l’absence de traitement alternatif. Nous devons donc apporter des solutions toujours plus adaptées, avec la vaccination (vaccin vivants, autovaccin) et des solutions complémentaires à partir d’extraits de plantes et d’huiles essentielles. Il y a donc une grande marge de progrès qui n’est pas seulement médicale, mais aussi technique, puisque l’amélioration des conditions d’élevage, de démarrage, d’ambiance, etc. vont aussi nous aider à maintenir les animaux en bonne santé.

Enfin, il y a le comportement naturel de l’espèce domestiquée, qui est un des éléments les plus complexes à aborder, parce qu’il s’agit bien d’espèces domestiquées depuis des millénaires et qu’il est donc parfois difficile de définir quel peut être leur comportement naturel. En parallèle, on comprend aussi qu’il y a besoin faire évoluer les systèmes d’élevage pour améliorer ces éléments. Et sur ce point, je crois à l’œil de l’éleveur : quand on regarde un lot de volailles, ayant toutes le même âge, la même génétique, les mêmes conditions d’élevage, il est intéressant d’observer qu’il y a bien une diversité des comportements individuels (toilettage, repos, alimentation) et collectifs (relation sociale). Cette diversité des comportements est pour moi le signe d’un bien-être et d’une satisfaction de ce principe des comportements de l’espèce.

À ce propos, le Réseau Cristal mène un projet de rédaction d’un livre pratique sur les solutions liées au bien-être animal pour les filières avicoles.

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