N°813 - Novembre 2017

A LA UNE - Rencontre – Marché : Accompagner la croissance du poulet premium – Tête à tête : Biosécurité : revenir aux fondamentaux – Vie des entreprises : Olmix fait l’acquisition du groupe PRP - Labeyrie accompagne les éleveurs – Les Gens – Les brèves
ECONOMIE - Marché : L’aviculture chinoise à la croisée des chemins – Gestion : Volaille de chair : résultats contrastés - Les graphes - Les Brèves
FILIERES - Sélection/Accouvage : Filière oeufs : des critères de plus en plus regardés - Dinde : La dinde française s’alourdit au Space - Volailles labels : Qualinea tient sa première AG depuis sa création en 2015
TECHNIQUE - Porte ouverte : Le Gaec attiré par la rigueur allemande - A Brécy, le bonheur est dans la dinde - Jamais trop tard pour investir ! - Environnement : La gestion des effluents : illustration en canard – Santé : Pour un meilleur suivi post-vaccinal précoce - Syndrome EAA : M.synoviae : un vaccin testé en pondeuses - Les Brèves
CE MOIS-CI - L’aviculture chinoise à la croisée des chemins
L'EDITO - Le juste prix…
Comment assurer une juste rémunération aux agriculteurs ? La question a fait débat lors des Etats généraux de l’alimentation (EGA) et réclame des réponses concrètes et rapides face aux chiffres alarmants avancés par la MSA : 30 % des exploitants auraient un revenu inférieur à 350 euros par mois, et 20 % seraient en déficit en 2016.
Parmi les pistes avancées : contractualiser les relations entre agriculteurs, industriels et distribution en permettant aux producteurs de se regrouper et de négocier en tenant compte des coûts de production et d’indicateurs de marché, revaloriser le seuil de revente à perte, encadrer les promotions et la définition du prix abusivement bas.
Dans son discours du 11 octobre, le président de la République s’est clairement prononcé en faveur d’une inversion de la construction des prix : ce sera au producteur de proposer à l’industriel un contrat avec un prix tenant compte des coûts de production. Dans cette logique, le gouvernement demande aux agriculteurs de se regrouper pour commercialiser leurs produits et se dit prêt à les accompagner dans ce mouvement.
La conséquence logique de ce changement de mode de fonctionnement va à une augmentation des prix de vente consommateurs, car il est difficile d’imaginer la grande distribution rogner sur ses marges pour continuer à garantir des prix bas à sa clientèle. Récemment, la filière œufs a encore pu vérifier l’accueil frileux qu’a réservé la grande distribution à son Pacte sociétal et à l’idée de participer financièrement aux nécessaires investissements des producteurs d’œufs de code 3 pour s’adapter aux attentes sociétales.
Le consommateur final devra donc mettre la main au portefeuille s’il veut conserver une agriculture et des produits français. Selon les résultats d’enquêtes, les Français se déclarent prêts à payer entre 5 et 30 % plus cher un produit qui répond à leurs attentes (qualité, local, respectueux de l’environnement et du bien-être animal). Reste que dans les faits, les volumes des ventes sont directement corrélées au niveau de prix, en témoigne l’effet booster des promotions. Doit-on s’attendre à un impact négatif sur la consommation ?
Émeline Viénot, Rédactrice en chef.