SPACE : Un atelier avicole mis en lumière

« Nous avons choisi cette année comme point de rencontre une exploitation avicole bretonne, une production bien représentée au Space et qui témoigne d’une vraie volonté de rebond et de développement après avoir vécu des périodes compliquées », a commenté Marcel Denieul, président du Space, en introduction de la traditionnelle conférence organisée le 28 août en avant-première du salon.
Pour la 2ème année consécutive, les équipes du Space ont en effet choisi un élevage comme lieu de rendez-vous pour présenter aux journalistes les temps forts et sujets phares de la manifestation, et aussi confier les préoccupations récurrentes au sein de la population d’éleveurs. « L’humain, l’un des piliers de l’élevage breton, sera au coeur du Space, avec un Espace pour Demain tourné vers les innovations au service de l’amélioration des conditions de travail des éleveurs », a rappelé André Sergent, président de la Chambre d’agriculture du Finistère.
« Depuis 10 ans, le nombre des exploitations diminue sur notre territoire, et celles qui restent, s’agrandissent, parfois le côté humain ne suit pas toujours. La solution peut venir d’innovations techniques, d’une réorganisation du travail, de la délégation de certaines tâches/travaux à des entreprises d’intervention extérieures, cela ne demande pas nécessairement des investissements lourds, mais de réfléchir à une autre façon de faire », développe Marcel Denieul.
L’exploitation de Sylvaine et Christophe Dano, installés à Saint-Jean-Brevelay dans le Morbihan et spécialisés dans la production de dindes (environ 9 000 m2) avec six bâtiments d’engraissement et une poussinière de 1 800 m² construite voilà trois ans, constitue à ce titre un bel exemple de réussite.
Le couple n’a en effet pas hésité à rebattre les cartes pour mener la vie qui lui convenait : arrêt de la production bovins lait, agrandissement de l’atelier avicole et spécialisation dans la production de dindes, engagement d’un salarié permettant à Sylvaine, installée en 1992, de consacrer du temps à ses enfants, investissement dans une poussinière. Récemment, ils ont recruté un second salarié à temps plein, et accueillent également un apprenti, afin de se libérer certains week-ends et se dégager du temps pour leurs responsabilités extérieures respectives. « Maintenant que les enfants sont plus grands, on veut en profiter pour bouger davantage », précise Sylvaine.
Retombées positives
Des choix aux retombées positives puisqu’ils se sont soldés par une amélioration de leurs conditions de travail et résultats technico-économiques. « Depuis que l’on démarre les animaux dans la poussinière, on n’a plus les passages d’entérite vers 3-4 semaines et les frais vétérinaires ont été réduits de 2 €/m², ce qui va dans le sens des attentes sociétales », précise Christophe Dano. Le bâtiment démarrage équipé de fenêtres comprend 6 lignes d’abreuvement et 5 lignes d’alimentation contre deux de chaque dans les bâtiments finition dans lesquels les animaux sont transférés à 28 jours. « Fonctionner de cette manière nous a persmis d’économiser du temps et de la main d’oeuvre, on ne déplace plus de matériel, ce sont les animaux qui bougent », souligne l’éleveur. Même constat vis-à-vis du sol bétonné surfacé, plus facile à curer et à nettoyer-désinfecter, « on n’utilise plus de chaux et moins de produits chimiques, ce qui est meilleur pour l’environnement », ajoute-t-il.
Parmi les équipements/automatismes facilitant le travail des éleveurs, citons les pesons automatiques, le boîtier de régulation, la connexion à distance, le système de caméra qui permet d’avoir un œil sur le comportement des animaux sans les déranger, les compteurs d’eau et d’aliment, les systèmes de relevage par treuil, l’échangeur d’air avec dispositif de lavage automatique en cours de lot. D’autres ont permis de réduire les coûts : éclairage led, ventilateurs à économie d’énergie. Les éleveurs ont également veillé à s’entourer de fournisseurs/intervenants locaux pour un service après vente efficace et des interventions rapides.