Première année d’une coopération père-fils

En octobre 2017, François Villeneuve s’installait sur l’exploitation familiale avec la construction d’un bâtiment canard de barbarie de 1250 m2 en lumière naturelle. Il rejoignait ainsi son père Emmanuel Villeneuve, installé à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) avec 130 hectares de cultures, 20 vaches limousines et deux petits élevages de poulets de chair (200 et 300 m2). Un an et demi plus tard, Emmanuel dresse le bilan de cette nouvelle collaboration père fils.
Comment s’est passée la familiarisation avec la production de canard ?
On avait déjà une production de poulet de plein air, mais là c’est vrai que c’est complètement différent ! Ce n’est pas la même gestion ni les mêmes bâtiments. Mais cela nous plait. Puis les résultats économiques sont quand même là, donc c’est motivant. On a bénéficié d’un bon suivi technique de la part de Bellavol qui était là pratiquement toutes les semaines.
Comment s’est passée l’installation de votre fils ?
On est en GAEC Père fils depuis près d’un an maintenant. L’installation s’est plutôt bien passée.
La construction du bâtiment canard vous permet-elle de générer un deuxième revenu sur l’exploitation comme cela était prévu ?
Oui ! Nous venons de mettre en place la quatrième bande de canards. La première a été moyenne, car c’était un nouveau métier pour nous. Il fallait se familiariser avec bâtiment. Néanmoins, l’année a été bénéficiaire.
Puis les deux bandes suivantes se sont très bien passées. Nous avions une prévision de marge aliment/poussin de 26 €/m2 et pour l’instant, nous sommes dans les clous !
Comment s’est passée la prise en main du bâtiment ?
Nous n’avions pas du tout l’expérience de l’élevage du canard de barbarie. Donc au départ, il y avait des réflexes, sans doute évidents pour des gens de la profession, à côté desquels nous sommes passés. Nous avons donc fait quelques petites maladresses et erreurs d’appréciation, parfois un manque de réactivité…
Par exemple, nous avons eu un peu de picage. Nous avons mis deux ou trois jours à réagir alors qu’il y avait des gestes simples à mettre en place dès le début, tel que baisser la luminosité, etc.
Puis la gestion du bâtiment était quelque chose de nouveau. Donc il a fallu apprendre les bonnes réactions, comme ne pas s’affoler si l’hygrométrie est un peu basse ! On a mis un peu de brumisation parce qu’il manquait d’hygrométrie, et ce n’était pas forcément nécessaire...
Puis, qui dit bâtiment neuf, dit parfois quelques imperfections à rectifier. Un peu comme quand on achète une voiture neuve avec de nouveaux équipements auxquels on n’est pas habitués !
Quels équipements ont été plus difficiles à prendre en main ?
Il a fallu appréhender notamment la gestion de la ventilation. Nous avons aussi eu quelques petits défauts à rectifier sur la pression dans les lignes de pipettes, des palpeurs qui ne fonctionnent pas sur la chaine d’alimentation, etc. Rien de catastrophique, mais plusieurs petits détails qui prennent du temps à gérer quand on n’est pas habitués.
Les lots suivants se sont-ils mieux passés ?
On en apprend encore tous les jours, mais c’est vrai que ça va beaucoup mieux ! On gère de mieux en mieux le temps à y passer.
On a quand même eu quelques soucis avec la pompe de relevage du lisier, qui n’était pas bien adaptée.
Avez-vous d’autres projets à venir ?
C’est encore un peu tôt pour en parler, mais on n’exclut pas d’en faire un peu plus un jour.