Pondeuses : Retour d’expérience sur l’équipement

Il y a trois ans, Sandra et Frank Garçonnat diversifiaient leur production de poulets de chair avec un atelier de pondeuses bio. Située dans l’Yonne, l’exploitation compte désormais un bâtiment de 9000 pondeuses et trois bâtiments de 400 m en poulets Label. Retour sur cette nouvelle expérience avec Frank Garçonnat.

Avez-vous effectué des modifications sur votre élevage de pondeuses depuis sa construction en 2012 ?

Nous avons ajouté un bardage extérieur pour estomper la lumière rasante au moment du coucher et du lever du soleil. Il a été réalisé en tôle à persienne de façon à être un peu ajouré et laisser passer de la lumière.

Nous souhaiterions aussi améliorer la ventilation l’année prochaine. Nous aurions besoin de cheminées pour extraire la chaleur pendant l’été et créer un courant d’air.

Côté équipement, êtes-vous satisfait de votre choix ?

Si c’était à refaire, je mettrais des pipettes plutôt que des coupelles qui bougent sans arrêt et qui s’avèrent difficiles à nettoyer. L’eau a tendance à stagner dans le fond de la coupelle.

Le système de rinçage automatique qui nous avait été proposé à l’époque coutait une petite fortune, mais aujourd’hui il existe des solutions quatre à cinq fois moins chères, donc nous allons pouvoir en installer un.

De même, pour la chaine d’alimentation. Nous avons installé des assiettes. C’est pratique pour l’éleveur, mais moins confortable pour les animaux. Là aussi, je regrette de ne pas avoir installé des chaines plates, car on entend beaucoup autour de nous que la chaine est plus agréable que les assiettes pour les poules.

À l’époque, nous avions été convaincus par l’avantage des assiettes sur le plan du nettoyage, puisqu’il suffit de lever le treuil, alors que les chaines plates doivent être entièrement démontées. C’est effectivement plus rapide pour le vide sanitaire. Mais pour les animaux, la gestion de l’alimentation se ferait plus facilement avec une chaine plate. Avec les assiettes, on y arrive, mais d’un lot à l’autre cela reste assez compliqué.

En revanche, les pondoirs (Roxell) sont parfaits. Nous avons seulement ajouté de petites lampes pour encourager les poules à aller dans le nid.

Pour l’éclairage, nous avions des néons variables qui n’étaient pas variables du tout ! Sur une grande intensité, ça scintillait et le poulailler se transformait en boîte de nuit ! Les équipementiers ont essayé de faire des modifications, mais en vain. Donc l’an dernier, j’ai installé des néons LED variables sur la moitié du bâtiment. La variabilité est meilleure et la lumière plus douce, plus jaune.

Cette modification vous a-t-elle permis de réaliser des économies d’électricité ?

Oui, sauf que j’ai fait la grosse erreur d’installer un petit ventilateur de 60 cm de diamètre, acheté chez Brico dépôt pour moins d’une centaine d’euros, afin d’accélérer les courants d’air l’été. Je le faisais marcher 16 heures par jour. Seulement ces moteurs de 220 volts ne sont pas faits pour tourner toute la journée et ma facture d’électricité a doublé. J’ai voulu faire un petit système de ventilation pas cher pour l’été et finalement ça m’a couté 1500 euros d’électricité.

Donc l’année prochaine, nous allons installer des cheminées. Cela me semble être un bon compromis. Les entrées d’air resteront naturelles avec les rideaux le long du bâtiment. Et contrairement à une extraction en pignon, les cheminées devraient nous permettre de mieux extraire la poussière. Par ailleurs, un système de ventilation en pignon coute autour de 20 000 euros, ce qui me paraît excessif. Nous n’avons pas encore évalué le cout de l’installation de cheminée, mais j’espère investir entre 7 000 et 10 000 euros maximum.

Vous avez également une production de poulets de chair Label, ces deux types de productions se complètent-elles bien ?

Oui, je trouve. L’élevage de pondeuse est beaucoup plus pointu que le poulet Label. La pondeuse demande une observation plus poussée et une gestion plus technique de l’élevage. Alors que les poulets de chair, ça pousse tout seul !

Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour vous au début lorsque vous vous êtes lancé dans l’élevage de pondeuses ?

La première année, nous avons fait une super bande, et ensuite ça s’est compliqué pour les quatre bandes suivantes. Essentiellement à cause des soucis d’aliment, nous avions des chutes de ponte à chaque livraison. À mon avis, les livraisons n’étaient pas assez régulières. Mais depuis neuf mois, nous travaillons désormais avec Nélia, et depuis cela se passe très bien. Nous avons eu un couac sur une livraison et le fournisseur n’a pas hésité à immédiatement remplacer le produit.

Nous avons aussi échangé avec d’autres éleveurs, ce qui nous a beaucoup aidés, notamment sur les comportements et les problèmes d’alimentations.

Avez-vous d’autres projets ?

Non, j’arrête les nouveaux projets ! Bien que si j’avais un nouveau bâtiment à refaire, ce serait un élevage de pondeuses. Car techniquement, c’est plus intéressant.

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