Pondeuse : une reconversion réussie

Maraicher depuis 20 ans, Patrick Synave s’est lancé dans l’élevage de pondeuses plein air en 2014, aux côtés d’Œufs Nord Europe. Situé à Saint-Floquin, dans le Pas de Calais, il inaugurait alors un bâtiment de 11 500 poules et convertissait 4,5 hectares de poireaux en parcours. Aujourd’hui, Patrick Synave dresse le bilan de ces trois premières années dans le secteur de l’élevage.
Comment s’est passée la prise en main du bâtiment ?
On a été bien accompagnés, même encore maintenant, aussi bien dans la gestion du bâtiment que des poulettes. Donc même en étant novices, on s’en est plutôt bien sortis. On ne peut pas dire que ce soit particulièrement difficile. Autrefois, on faisait du travail bien plus difficile que ça. Globalement, les choses se sont plutôt bien passées.
Avez-vous atteint vos objectifs de performance ?
Pas la première année, car nous avons eu un problème lié à un Clostridium. On a eu des modifications à faire durant le premier lot avec les poulettes et les travaux ont sans doute fragilisé les volailles. Le stress les a rendues sensibles à la bactérie. On a dû rajouter des nids à l’intérieur du bâtiment car la longueur initialement prévue n’était pas suffisante par rapport au nombre de poules. En cours de lot, nous nous sommes aperçu que la surface des nids ne correspondait pas aux normes bien-être, malgré les doutes et les remarques que nous avions émis en amont. Finalement le fabricant est intervenu en cours de lot pour effectuer les modifications nécessaires.
Avez-vous réussi à améliorer vos performances sur les lots suivants ?
Oui, le deuxième lot était très bon, mais le troisième et celui en cours sont moyens. Les lots se suivent, mais ne se ressemblent pas. Il y a tellement de variables qui entrent en jeu, certaines sur lesquels on ne peut pas agir, comme la qualité des poulettes. Même en faisant le maximum, on n’obtient pas forcément les résultats que l’on souhaiterait.
Vous avez installé des assiettes, en êtes-vous satisfait ?
Oui, mais on constate des pertes sur un côté du bâtiment, toujours le même. On n’a pas encore identifié la cause, les fournisseurs non plus. Les poules arrivent à dérégler les tiges qui soutiennent les assiettes, qui ne sont plus parfaitement horizontales. Les poules parviennent ainsi à trier l’aliment plus facilement. Elles enlèvent tout le grain pour manger le reste. Au départ, on remettait les assiettes bien horizontales, mais elles parviennent toujours à les dérégler.