Comment franchir le cap du sans antibiotiques?
Il faut avant tout y être préparé soi-même. Cela nécessite d’avoir à la fois suffisamment de trésorerie et de connaissances car forcément, la démédication implique une prise de risques.
Pour ma part, cela faisait déjà pas mal d’années que j’y réfléchissais. Je me suis finalement lancé dans mon élevage de dindes et de poulets de 6 500 m2 avec l’objectif de réduire au maximum le nombre de lots traités. Ce n’est vraiment pas simple mais j’ai réussi à tenir trois ans sur la première période, ce qui démontre déjà que c’est tenable. En revanche, cela nécessite d’accepter de faire parfois moins bien. Il faut savoir prendre du recul car au final, je m’aperçois que mes bilans sont meilleurs et j’ai même augmenté ma marge brute.
Quelles mesures sont décisives pour réussir le processus de démédication ?
Il faut déjà renforcer la biosécurité à tous les niveaux. Cela commence par une gestion irréprochable des opérations de nettoyage et de désinfection entre chaque lot. Il faut ensuite veiller à ne pas recontaminer en bloquant l’accès aux animaux extérieurs, mais aussi en faisant la maintenance car les éleveurs restent le premier vecteur de contamination dans un bâtiment. Cette vigilance doit être maintenue tout au long du lot. En parallèle, il faut bien respecter les plans de prophylaxie pour ne pas affaiblir les animaux. Mettre en place un plan de traitement de l’eau est le troisième point essentiel selon moi. L’eau est le second élément qui rentre dans le bâtiment après l’air et c’est donc un facteur très sensible.