Depuis que Filières Avicoles a rencontré Sylvain Pallard en juin 2014 (FA n°776), beaucoup de changements se sont opérés. Après l'incendie de son bâtiment d'élevage cunicole, il a choisi de spécialiser davantage son activité en volailles de chair. À 29 ans, il gérera près de 6 000 m² de surface de production dès janvier 2017.

Tout a basculé en décembre 2015, lorsqu'un incendie a entièrement ravagé son ancien bâtiment d'élevage cunicole. Correctement assuré pour ce genre de sinistre nécessitant une intervention de désamiantage, il a pu rebondir et redistribuer autrement les cartes de l'exploitation. « Il faut dire que la con- joncture de la filière lapin n'est pas très bonne, l'avenir du secteur est aujourd'hui incertain », explique Sylvain. C'est pourquoi il a préféré transformer ses UTH pour spécialiser davantage ses activités dans l'élevage de volailles de chair.

Déjà à la tête de 3 700 m² de surface de production, il gérera deux bâtiments de plus dès le mois de janvier prochain.

Soutenu par son groupement de production (Ciab) qui propose des dé- bouchés, Sylvain a préféré deux modèles de 1 000 m² relativement classiques do- tés d'un système de ventilation statique complété par deux turbines en pignon, de brasseurs d'air et d'une brume cen- trale pour passer les coups de chaleur sans difficulté. Et ce, contrairement à son choix en 2014 de construire un bâ- timent nouvelle génération équipé d'un système de chauffage et de ventilation par dépression développé par l'équipementier Skov. Une décision stratégique : « compte-tenu de la situation dans laquelle se trouvait l'exploitation après l'incendie, il était impératif que les nouveaux poulaillers soient opérationnels rapidement. Étant donné que nous avons deux sites en vo- lailles, nous avons décidé d'en consacrer un exclusivement au poulet standard, en l’occurrence celui où se situe le grand bâtiment Skov, et l'autre exclusivement à la dinde. Il faut savoir que la dinde est nettement moins contraignante au niveau administratif. Du coup, nous sommes simplement soumis à une déclaration d'ex- ploiter qui demande environ deux mois de procédures. Les bâtiments statiques comme ceux que nous construisons sont amplement suffisants pour la production de dinde et de plus, beaucoup moins onéreux car notre budget était limité ! », explique-t-il. Malgré tout, Sylvain a de nouveau fait confiance à la technologie Skov pour l'équi- pement de ses deux nouveaux poulaillers.

Deux ans et demis après le premier lot du 1 700 m² en ventilation par dépression, Sylvain confirme que l'ambiance est meilleure au démarrage. « Le système de chauffage nécessite une période d'adaptation et demande une grande finesse dans tous les réglages, il faut un peu de temps pour trouver les bons com- promis et s'approprier entièrement les outils. » Côté résultats techniques, l'éleveur est satisfait d'enregistrer une consom- mation de gaz identique que dans son premier bâtiment en ventilation dynamique, mais avec une ambiance autrement bien meilleure.

Un an après l'incendie et quelques semaines avant la mise en route de ses nouveaux poulaillers, Sylvain Pallard est plus que jamais déterminé et confiant dans l'avenir de ses activités. Mais comme il dit :

« Tout peut vite basculer ! Si j'en suis là aujourd'hui, c'est surtout parce que mon contrat d'assurance prenait en charge à 100% le désamiantage du bâtiment parti en fumée », indique-t-il, désormais bien informé sur le sujet.

« Il faut savoir que beaucoup de contrats d'assurance ne prennent pas en charge les frais de désamiantage, certains à hauteur de 20%, d'autres 30% : tous les contrats ne se valent pas, surtout lorsque celui-ci a été établi il y a plusieurs années. Il est pour moi important d'être bien renseigné car après le sinistre, c'est trop tard. » De quoi donner envie de faire le point sur son contrat d'assurance…