Bilan d’une première année en pondeuse

Il y a un an, Hélène et Alexis Eeckman, installés à Jeancourt dans l’Aisne, diversifiaient leur exploitation avec un élevage de pondeuses : un nouveau bâtiment de 2300 m2, avec volière pour accueillir 12 000 pondeuses bio, réparties en 4 lots. Pour Hélène Eeckman, c’était aussi l’occasion de se reconvertir et tenter de trouver un équilibre familial et professionnel.
À quelques semaines du premier vide sanitaire, Hélène dresse le bilan de cette première année.
Comment s’est passée la prise en main du premier lot ?
Nous avons été très entourés pour le démarrage, notamment par les techniciens d’aliments, d’élevage de poulettes et le personnel du centre de conditionnement. Ils passaient régulièrement dans l’élevage et nous ont suivis au quotidien.
L’apprentissage s’est fait sur le tas. On a eu quelques difficultés techniques sur la prise en main du matériel, mais on s’est débrouillé notamment avec les conseils d’autres éleveurs que l’on connaissait.
Globalement, la mise en route s’est donc plutôt bien passée.
La ponte au sol est souvent difficile à gérer pour les éleveurs qui démarrent. Était-ce votre cas ?
Nous n’avons pas eu de ponte au sol, mais plutôt dans la volière, même si nous étions très présents dès le début pour ramasser les œufs.
Assez vite, on s’est rendu compte des limites de notre modèle de volière.
Notre volière Volito est composée de deux étages, avec des nids superposés au premier étage seulement. L’écart entre les deux étages est assez important. Les poules montent facilement, mais elles ont du mal à redescendre. Nous avons donc ajouté des perchoirs intermédiaires pour faciliter la circulation des volailles. Mais une fois que la ponte hors nids est installée, il est difficile de la réduire. Nous allons donc profiter du prochain vide sanitaire pour ajouter des descentes intermédiaires et des passerelles supplémentaires. Nous en avions installé quelques-unes sur deux lots sur quatre dès le démarrage, mais ce n’était pas assez.
Nous connaissons un autre éleveur qui a fait ces aménagements et qui a pu constater une différence notable. Nous avons aussi fait remonter nos observations au constructeur. Il a essayé de nous aider et devrait aussi modifier le modèle pour le rendre plus performant.
D’ailleurs, si c’était à refaire, nous ne changerions pas de modèle, car même si d’autres sont plus fonctionnels, nous préférons l’ambiance qu’offre ce modèle-ci. Il nécessite juste quelques aménagements.
Vous aviez fait le choix de diversifier l’exploitation et quitter votre précédent emploi en espérant atteindre un équilibre familial et professionnel. Est-ce le cas ?
Le temps passé sur l’élevage était assez important cette année. Les trois premiers mois étaient particulièrement intensifs !
Mais on espère que les aménagements que nous allons faire nous permettront de gagner du temps sur le ramassage des œufs. Au fur et à mesure de l’année, nous avons aussi gagné en efficacité.
En outre, le fait de travailler sur place a changé la donne par rapport à la vie de famille. En dehors des premiers mois qui étaient assez chronophages, le ramassage des œufs est assez flexible en terme d’organisation. C’est un vrai confort par rapport aux enfants.
Prévoyez-vous d’apporter d’autres modifications sur l’élevage ?
Nous avons commencé les plantations sur le parcours et on a tout de suite pu constater les effets bénéfiques sur la circulation des volailles !
Au printemps dernier, nous avions planté des haies extérieures, le long du grillage. Nous avions choisi des essences pour favoriser la biodiversité. Côté champs, des arbustes plus hauts serviront de brise-vent. Des petits bosquets offrent de l’ombre à la sortie des trappes.
Cet hiver, nous allons planter des arbres à l’intérieur du parcours. On a déjà quelques arbres sur le parcours et on voit que sur cette zone, les poules sortent plus, et vont plus loin plus rapidement. Aujourd’hui, elles occupent déjà bien l’espace
Nous allons aussi améliorer notre système de ventilation à l’intérieur du poulailler. On avait choisi d’installer des cheminées et des turbines en pignon, ce qu’on ne regrette pas du tout. Les cheminées nous ont permis de maintenir une bonne ambiance dans le bâtiment tout l’hiver, excepté les jours de mauvais vents latéraux qui refroidissaient l’élevage par les trappes. Ensuite, pendant les grosses chaleurs d’été, on a utilisé les turbines en pignon pour accentuer le flux d’air. Heureusement qu’on avait les turbines, car les cheminées n’auraient pas suffi. Il y a néanmoins des améliorations à apporter. On a des jardins d’hiver avec des volets sous la toiture, l’air passe par les brise-vents et rentre par les volets. Les brise-vents sont trop empoussiérés l’été donc ils fonctionnent moins bien. Il y a aussi des choses à faire par rapport à la capacité des turbines. On se demande si les deux ventilateurs en pignons sont suffisants. Un expert en ventilation va donc venir analyser notre installation et nous conseiller.
Votre premier vide aura lieu prochainement, comment l’envisagez-vous ?
Oui, le vide est prévu début décembre. L’organisation me fait un peu peur, même si une société vient nous aider. Je ne me rends pas compte du temps que cela va prendre, sans compter qu’il y a l’échéance des fêtes de fin d’année !