Repro : atteindre l’équilibre

En 2014, Françoise Gourdon abandonnait sa place de salariée dans le monde de la sélection canard pour s’installer avec deux bâtiments de poules reproductrices ponte dont la production d’œufs à couver est destinée à l’industrie pharmaceutique. Le virage a été concluant, puisque trois ans plus tard, elle investissait dans un troisième bâtiment de 13 500 poules et consolidait son activité en s’associant à une autre Earl.

Quelles modifications avez-vous apportées à votre Earl Pic Plumes depuis votre installation ?

Depuis septembre 2015, je me suis associée à deux gérants d’une autre Earl qui fait du lapin, de la vache allaitante et des cultures. Nous sommes ainsi trois cogérants. Nous avons aussi pris un jeune en BTS en alternance pour deux ans. Tous les matins, il vient m’aider pour le ramassage des œufs et l’après-midi, il travaille sur l’autre élevage.

Cette association permet de nous libérer quelques weekends et de prendre un peu de temps. Car avant, même avec deux bâtiments, la charge de travail devenait trop importante à gérer seule. Mon mari devait régulièrement m’aider pour le ramassage.

Avez-vous effectué des changements sur vos deux premiers bâtiments ?

Le seul changement a consisté à remplacer les lampes halogènes par des Leds au bout de la première année. Cela nous a permis de gagner environ 2000 euros sur un an.

Êtes-vous satisfaite de vos choix d’équipements ?

Oui, d’ailleurs sur le troisième bâtiment, nous avons travaillé avec les mêmes personnes et le même matériel. On voulait rester sur le même système et le même mode de conduite d’élevage donc nous avons reproduit le bâtiment à l’identique.

Qu’est-ce qui a été le plus compliqué au début ?

Il a fallu apprendre à utiliser le matériel. Nous étions les seuls éleveurs du groupement Hubert à avoir installé des boitiers de régulation Viper Touch (Big Dutchman). Au départ, les conseillers techniques sont donc venus à plusieurs reprises sur l’élevage pour m’aider à régler la ventilation. Cela nous a permis d’avoir des fientes beaucoup plus sèches et faciliter le vide sanitaire. Nous sommes d’ailleurs restés sur le même système pour le troisième bâtiment.

Comment s’est passée la construction du dernier bâtiment ?

Nous avons simplement demandé au couvoir, qui a accepté. Le but était d’optimiser le centre de conditionnement, qui aujourd’hui, nous revient à un coût intéressant. Les deux premiers bâtiments étaient évalués à 36 euros par poule et le troisième à 31 euros par poule. Au final, c’est surtout l’enquête publique qui nous a couté cher !

Avec ce troisième bâtiment et le jeune apprenti, pensez-vous avoir atteint un équilibre viable ?

Le jeune apprenti n’est qu’à mi-temps. Il nous aurait presque fallu deux mi-temps pour pouvoir se libérer un peu plus les weekends.

Avez-vous un conseil pour les jeunes qui souhaiteraient s’installer dans le secteur des œufs embryonnés à destination de l’industrie pharmaceutique ?

Je leur conseillerais d’essayer d’avoir un contrat sur la période du prêt, pour avoir une sécurité. Aujourd’hui, il faut au moins 30 000 poules pour pouvoir sortir un salaire.

Il faut savoir aussi qu’on travaille sept jours sur sept, donc cela demande une organisation. Les règles d’hygiène sont assez strictes, avec douche systématique.

Cependant, le travail est plutôt intéressant, surtout pour une femme. Ce n’est pas un métier physique, hormis le vide sanitaire pour lequel nous travaillons à plusieurs. Les conditions sont bonnes, on travaille à l’abri, c’est propre… Bref, c’est plutôt agréable.

Ci-dessous : le reportage vidéo de septembre 2015
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