Plan de filière oeuf : 50 % de production alternative en 2022

Suite aux Etats-Généraux de l’Alimentation, le CNPO a réuni ses partenaires pour élaborer son plan de filière. Au menu : la transformation des productions code 3, le développement des productions alternatives, l’intégration de l’aval au sein de l’interprofession et la recherche de nouveaux débouchés. Philippe Juven et Maxime Chaumet, respectivement président et secrétaire général du CNPO, décortiquent les grandes orientations.
Inclure l’aval dans la contractualisation
Comment se sont déroulées les discussions pour la constitution de ce plan de filière ?
Philippe Juven : On est parti du contrat sociétal d’avenir, puisqu’en 2016 le CNPO travaillait déjà sur l’évolution de la filière et des élevages pour répondre aux attentes sociétales. Dans le cadre des États-Généraux de l’alimentation, nous sommes donc arrivés avec un document qui correspondait à peu près à l’esprit de ce qu’il était demandé aux filières. De même, les discussions étaient déjà entamées, que ce soit au sein de l’interprofession ou avec les partenaires extérieurs comme la grande distribution, la RHD ou l’industrie.
Certains sujets étaient-ils plus sujets à débats que d’autres ?
Philippe Juven : Oui, notamment l’aspect relatif à l’accompagnement financier de la transition des élevages. Nous allons devoir reconvertir une partie de nos bâtiments, et compte tenu du taux d’endettement de nos éleveurs, nous souhaitons que la contractualisation leur donne les moyens de transformer leurs élevages.
En effet, selon une enquête de l’Itavi, 17 % des éleveurs de poules en cages devraient finir d’amortir leurs travaux (liés à la mise aux normes de 2012) en 2018. 40 % finiront d’amortir ces investissements en 2022 en moyenne. Enfin, 43 % des éleveurs en code 3 — notamment ceux ayant construit des bâtiments neufs — finiront en 2025. L’enjeu financier est donc bien réel.
Vous souhaitez engager l’élargissement du CNPO à l’aval de la filière, que peut-on en attendre ?
Philippe Juven : Élargir l’interprofession à l’aval devrait permettre de renforcer les échanges, discuter et préparer l’avenir. Nous espérons rendre les discussions plus efficaces, notamment sur les questions financières et la mise en place de la contractualisation.
De quels moyens disposez-vous pour rééquilibrer le rapport de force avec la grande distribution ?
Philippe Juven : Il existe une très forte concentration de la demande au sein de la grande distribution alors qu’au niveau de l’offre, c’est plus atomisé. Nous ne parviendrons pas à changer les choses sur le plan uniquement commercial. Par contre, en élargissant l’interprofession, nous pourrons discuter sur un principe de contrat type ou d’accord-cadre pour permettre de mieux équilibrer les relations commerciales.
On observe un intérêt grandissant pour les marchés de proximité, notamment en RHD au sein des collectivités. Cette tendance vous permet-elle de rééquilibrer le rapport de force avec la distribution ?
Philippe Juven : Même si différentes enseignes ont développé des volumes avec des producteurs locaux, les négociations se font toujours au niveau national avec des entreprises nationales. Et ces démarches restent marginales.
En revanche, des liens directs se créent avec la RHD et les collectivités au niveau régional. Les entreprises doivent néanmoins avoir une certaine taille pour être capables d’apporter des quantités importantes et de façon régulière. On observe cette tendance avec le développement des productions alternatives, qui se fait dans les bassins historiques, mais aussi dans les nouvelles régions de production pour être au plus près des bassins de consommation.
Transformer 10 millions de pondeuses en cage vers l’alternatif
En 2016, près de 70 % des œufs sont produits en cage, 18 % en plein air et le reste au sol et en bio. Qu’en sera-t-il dans cinq ans ?
Philippe Juven : Notre objectif est qu’au moins 50 % des œufs soient issus d’élevages alternatifs. Cela inclut le bio, le plein air, le Label rouge, mais également la production au sol. Actuellement, un tiers de la production d’œufs est issue d’élevages alternatifs et deux tiers de poules en cages. Le défi est important puisqu’il représente la transformation de 9 à 10 millions de poules pondeuses.
Cet objectif est-il amené à évoluer dans les années suivantes ?
Philippe Juven : Cet objectif a été fixé pour prendre en compte les capacités économiques et matérielles de la filière et repose sur un soutien financier de la part de nos partenaires — distribution et industrie —. Cependant, 2022 est une étape et la progression des productions alternative se poursuivra au-delà. Cet objectif repose également sur la proportion d’éleveurs ayant fini d’amortir leurs installations, et qui devrait pouvoir être plus à même de faire de nouveaux investissements pour transformer leurs bâtiments.
Faut-il également anticiper une évolution de la demande sur les segments RHD et ovoproduits ?
Maxime Chaumet : Les ovoproduits correspondent effectivement à 40 % de la consommation d’œufs en France. Par ailleurs, 47 % des œufs coquilles sont des achats des ménages et 9 % sont destinés à la RHD et enfin l’autoconsommation représente 4 % de la consommation. Le volet achat des ménages est donc le pan le plus important de la consommation d’œufs en France, avec le volet ovoproduit.
Les ovoproduits suivent la tendance générale au profit des productions alternatives, avec 23 % d’œufs issus d’élevages alternatifs contre 8 % il y a cinq ans. Ce sont principalement des œufs plein air et des œufs de poules au sol. La part du bio se maintient autour de 1 % depuis plusieurs années et ne semble pas se développer davantage aujourd’hui. En outre, plusieurs chaînes de restauration, des industries agroalimentaires et des distributeurs se sont également engagés à utiliser des œufs alternatifs à la cage pour leurs produits transformés. La tendance va donc très probablement se prolonger, même s’il est difficile aujourd’hui d’estimer les volumes concernés dans les cinq ou dix ans à venir.
À terme, quelle sera la part de production des œufs de code 3 ? Avez-vous une estimation d’un « seuil plancher » ?
Philippe Juven : Aujourd’hui, on constate en effet une très forte érosion sur les œufs de code 3 dans la grande distribution, mais ils représentent encore un petit 50 %. La grande distribution a certes clairement annoncé ses objectifs, mais cela dépendra de la vitesse à laquelle la filière pourra transformer ses bâtiments pour pouvoir répondre à cette demande.
Existe-t-il des possibilités de nouveaux débouchés pour les œufs cage, en dehors du marché français par exemple ?
Maxime Chaumet : Chercher de nouveaux débouchés pour les éleveurs de poules en cages sous-entendrait qu’on n’a pas réussi à faire la transition assez rapidement. Notre objectif reste avant tout de mettre en place des productions alternatives au rythme de la disparition des élevages en cages, sans qu’il y ait une surproduction au global.
Si l’on n’arrive pas à reconvertir la production cage assez rapidement, il faudra effectivement trouver de nouveaux marchés. Cependant, en Europe, la tendance est au développement des productions alternatives à la cage. Donc le marché se fera sur la partie export. Notre premier client hors Europe est le Japon, mais là aussi, la demande est de plus en plus forte pour les productions alternatives. Le pourtour méditerranéen est également client des ovoproduits et des œufs coquilles français. C’est peut-être dans ces pays que nous aurons de nouveaux débouchés dans les prochaines années pour les œufs produits en cage. Cependant, nous n’avons pas de vision sur ces marchés à moyen terme.
Par ailleurs, les marchés à l’export sont par nature plus fluctuants que le marché intérieur. Donc notre priorité reste d’équilibrer l’offre au niveau français pour maintenir une stabilité de nos productions.
Une segmentation encore plus importante sur le bio et le plein air
Une fois que l’œuf cage aura disparu des rayons, ne craignez-vous pas une pression supplémentaire sur les prix des œufs alternatifs ?
Philippe Juven : Effectivement, on va voir se développer une segmentation encore plus importante sur le bio et le plein air. L’œuf cage sera probablement remplacé par les productions au sol. C’est ce qui se passe dans de nombreux pays européens, notamment en Allemagne ou aux Pays-Bas. Nous devons également être très vigilants sur la concurrence, car jusqu’à présent, notre filière produit 101 % de ce que nous consommons. On est compétitif, on reste présent sur le marché et les grandes enseignes de distribution ont toujours privilégié l’origine française. Nous allons tout faire pour que cela continue, mais à un moment donné la compétitivité aura aussi un rôle à jouer.
Peut-on craindre une érosion de l’engouement pour les œufs alternatifs ?
Philippe Juven : C’est ce que nous avons dénoncé lorsque la distribution a communiqué sur la suppression des œufs cage. Pour nous, c’était surtout un effet d’annonce. En 2017, elle n’a pas toujours obtenu les quantités souhaitées, surtout en bio. Elle a pu constater la difficulté qu’il y avait à répondre à cette demande dans un délai aussi court. Elle réalise progressivement qu’on est dans une filière d’élevage, que la transformation ne pourra pas se faire du jour au lendemain et qu’elle nécessite des investissements.
Ne craignez-vous pas qu’une fois les œufs cage disparus des rayons, la critique se déplace vers les œufs au sol ou les grands élevages bio ou plein air ?
Philippe Juven : On peut effectivement penser que le développement des productions au sol à partir des anciens bâtiments cage pourrait susciter des critiques des ONG. Mais nous ne pourrons pas demander aux éleveurs de faire des efforts sans un minimum de garanties sur la durabilité et la pérennité des investissements menés. Nous souhaitons éviter de renouveler l’expérience douloureuse de la directive 99/74 remise en question cinq ans plus tard.
C’est pourquoi dans notre plan de filière, nous avons inscrit la volonté que l’évolution des élevages de poules pondeuses se fasse sur la base d’un projet discuté et validé par nos clients, mais aussi par les ONG de défense du bien-être animal et les associations de consommateurs. Par ailleurs, nous avons prévu de travailler avec ces acteurs autour de l’élevage de demain. Ces ONG doivent être plus constructives. On ne leur demande pas de nous donner un blanc-seing, mais si on évolue, il faut qu’elles reconnaissent ces évolutions et s’engagent à nos côtés.
Financer la transition
Quelles sont les sources de financement pour l’accompagnement à l’investissement des éleveurs de poules en cage ?
Maxime Chaumet : En 2012, les clients de la filière demandaient à ce que les œufs qui étaient vendus dans les rayons de la grande distribution soient conformes aux normes européennes.
Aujourd’hui on fait machine arrière, puisque la distribution souhaite désormais se faire une image un peu plus verte. Mais il faut s’en donner les moyens. Nous souhaitons donc que les clients de la filière qui ont pris ces engagements participent financièrement, par la contractualisation avec leurs fournisseurs, et que le surplus transmis aux fournisseurs remonte aux éleveurs pour leur permettre de transformer leurs élevages.
La transition serait-elle donc financée par les consommateurs ?
Philippe Juven : Dans la mesure où la grande distribution annonce clairement qu’elle souhaite plus d’œufs issus de productions alternatives, il faut mettre le prix en face. La filière ne pourra pas en supporter le coût toute seule.
L’ensemble de la segmentation devra-t-il augmenter ses prix pour supporter ce coût tout en maintenant sa hiérarchie des prix ?
Philippe Juven : D’une part, il y a le développement des productions plein air et bio. De tout temps, la filière a investi sans véritable accompagnement. Ces modes d’élevage alternatifs ont un coût plus important et ce coût doit être respecté. D’autre part, il y a aussi la partie transformation, sans compter les investissements encore en cours d’amortissement. Il faudra effectivement en tenir compte dans le prix de l’œuf.
Garder la maitrise du marché intérieur
Quelles sont les marges de progrès parmi les forces et faiblesses de la filière ?
Maxime Chaumet : Sur le plan de la concurrence européenne, notre foncier accessible et disponible est un atout pour le développement du plein air et l’installation des nouveaux éleveurs. Nous bénéficions également d’une grande disponibilité en céréales. La contractualisation, incluant les fabricants d’aliments, sécurise l’approvisionnement, contrairement à d’autres pays. Notre filière est très bien organisée avec 84 % des éleveurs sous contrat, avec une sécurisation de l’amont de la filière importante et un aval assez bien structuré permettant d’équilibrer l’offre par rapport à la demande.
La principale faiblesse de la filière concerne l’endettement massif des éleveurs qui les empêche d’investir dans l’immédiat. Le faible développement de notre production au sol représente également un risque, car c’est la production alternative à la cage la moins couteuse et qui pourrait devenir le standard de demain sur le marché européen. Certains pays comme les Pays-Bas ou l’Allemagne ont investi sur ce mode de production il y a cinq voire dix ans. Ils bénéficient aujourd’hui de coûts de production ramenés à l’œuf moins important que nous.
Concernant les opportunités et menaces, quels sont les principaux enjeux pour les cinq ans à venir ?
Maxime Chaumet : Les Français consomment 220 œufs par habitant et par an. Cette consommation est stable et ne montre pas de faiblesse sur le moyen terme. C’est sans doute la principale opportunité à saisir, pour encourager les acteurs de la filière à restructurer leurs élevages. La demande d’œufs alternatifs représente une opportunité pour les éleveurs en place et ceux qui souhaitent s’installer.
En revanche, si la filière ne réussit pas à transformer de ses élevages assez rapidement, l’industrie, la restauration et la grande distribution pourraient faire appel aux importations. C’est notre principale menace. L’autre risque, c’est que des éleveurs ne puissent pas faire la transition par manque d’accompagnement.
L’objectif 2 du plan de filière vise à « poursuivre les améliorations engagées en faveur du bien-être animal », comment cela va-t-il se traduire concrètement et faut-il prévoir un prochain durcissement des cahiers des charges ?
Philippe Juven : En matière de bien-être animal et de normes européennes, la règlementation est suffisamment avancée. Nous travaillons sur la mise en place d’indicateurs qui servent à mesurer le bien-être animal dans les élevages. C’est plutôt une surveillance et une amélioration de l’existant.
Cependant, quand on voit ce qu’il se passe dans les pays voisins, il faut s’attendre à de nouvelles évolutions, notamment sur le traitement du bec des poules ou la question de l’élimination des poussins par les couvoirs. Des travaux sont en cours sur ces questions.
Faut-il également anticiper de nouvelles contraintes sur l’aspect environnemental — un sujet qui fait également partie des préoccupations des consommateurs — notamment sur la pollution des sols avec le développement des élevages plein air ?
Philippe Juven : L’Itavi travaille sur l’occupation du parc et les aménagements de parcours pour éviter les fortes concentrations de volailles sur un faible espace. Il y a des phénomènes que l’on ne pourra pas éviter, mais c’est relativement à la marge.
Le plan évoque la création d’un logo Œuf de France, que cela va-t-il changer pour les producteurs ?
Philippe Juven : Il existait jusqu’à présent un logo « pondu en France » initié par le CNPO, qui reprenait les engagements des différentes familles professionnelles de la filière. Aujourd’hui, nous souhaitons aller plus loin en mettant en place un cahier des charges avec des plans de contrôle. Cette démarche s’inscrira dans les produits agricoles de France, avec l’APAF (Association des Produits Agricoles de France).
Pour la distribution, ce logo amène-t-il une réelle plus-value ? Les œufs de consommation disponibles en grande surface ne sont-ils pas déjà tous produits en France ?
Maxime Chaumet : C’est effectivement le cas aujourd’hui, mais il y a un risque d’importation si la filière ne réussit pas à effectuer la transition assez rapidement. Ce logo donc permet d’une part d’anticiper une éventuelle hausse des importations et d’autre part de valoriser la démarche française. En outre, le logo « produit de France » que l’on trouve aujourd’hui sur le porc ou la volaille bénéficie d’une meilleure visibilité que le logo « pondu en France ». L’idée est aussi de se conformer à ce logotype pour que le consommateur s’y retrouve.
Développer de nouveaux marchés
Le plan prévoit de « développer de nouveaux débouchés valorisants pour la filière pour les œufs et ovoproduits ». Quels sont les marchés visés ?
Maxime Chaumet : Il y a d’abord le marché pour les poules de réforme. Aujourd’hui, la majorité des poules de réforme sont valorisées sur des marchés à l’export. Notre principal marché est l’Afrique subsaharienne et aux vues des conditions politiques et de la structure des économies souvent basées sur le pétrole, ces marchés sont généralement assez fluctuants. L’objectif consiste donc à trouver des débouchés plus valorisants et plus sécurisés, si possible en France, pour la viande de ces poules. France AgriMer va ainsi lancer une première étude de marché sur la valorisation de la poule de réforme en France.
Il y a également une recherche de débouchés pour les œufs, avec un volet « recherche » sur l’amélioration des techniques pour accroitre la qualité des ovoproduits, etc., et un volet « nouveaux marchés à l’export » avec trois débuchés ciblés :
— L’Algérie, pour laquelle malgré leur demande, nous sommes actuellement dans l’impossibilité d’exporter des ovoproduits, faute de certificat sanitaire d’exportation. Il semble que l’accord soit difficile à trouver avec les autorités algériennes. Nous avons donc demandé aux pouvoirs publics de mettre en place un accord avec l’Algérie pour nous permettre d’exporter.
— La Chine, qui a fermé ses frontières pour cause d’influenza il y a quelques années. Là aussi, on sollicite l’aide des pouvoirs publics pour obtenir à nouveau cette possibilité.
— Les États-Unis, qui ont mené un audit en 2016 auprès des fabricants d’ovoproduits français, pour nous permettre à terme d’exporter. Une première étape de mise en conformité avec leurs exigences a été franchie l’année dernière. L’objectif est désormais d’obtenir un agrément à l’export.
Demain, la vente des poules de réforme pourrait-elle devenir une source de revenus pour les éleveurs ?
Philippe Juven : La poule de réforme a une certaine valeur, faible certes, mais qui permet de faire face aux charges liées au vide sanitaire. Or ces dernières années, les éleveurs ont parfois fait face à une absence de repreneurs ou certains abattoirs acceptaient de les prendre, mais gratuitement, et livrées chez lui. Non seulement les éleveurs n’avaient plus de recettes, mais ils devaient en plus financer le transport. Cette situation était liée aux fluctuations des marchés de destination.
Or, on constate aujourd’hui qu’une partie de nos poules de réforme sont abattues chez nos voisins : Italie, Allemagne, Belgique et un peu en Espagne. Les pays du nord de l’Europe ont développé des produits qui leur permettent de consommer davantage de viande de poule de réforme. Ils exportent également une partie plus ou moins importante.
En France, la transformation et la valorisation de cette viande sont très peu développées. C’est donc ce travail que nous souhaitons faire. Il faut maintenant identifier les débouchés possibles et les leviers à actionner pour développer ces marchés.
Améliorer le pilotage des productions
L’objectif 11 vise à « développer un outil professionnel au service de la filière et des pouvoirs publics pour un meilleur pilotage et une meilleure gestion sanitaire et de la traçabilité ». Concrètement, comment cela se traduira-t-il ?
Philippe Juven : Nous souhaitons créer une base de données pour connaître le développement de la production pour chaque mode d’élevage à travers les mises en place de poussin. Actuellement, nous réalisons des prévisions de production à partir des chiffres des douanes, calculées par l’Itavi et le service des statistiques. On connaît également le développement des productions bio et plein air, d’après les déclarations enregistrées par l’État, mais seulement un an et demi après.
Nous souhaitons donc dématérialiser les déclarations déjà émises par les Organisations de Production auprès de l’administration dans le cadre du plan de lutte contre les salmonelles, afin de pouvoir basculer ces informations sur une base de donnée accessible à l’interprofession.