Mycotoxines : contamination accrue pour le soja et le maïs

Selon le dernier rapport Biomin, le soja Sud-américain et le maïs américain présentent des risques accrus de contamination aux mycotoxines.
Les niveaux élevés de mycotoxines détectés sur le premier semestre 2017 persistent dans beaucoup de régions du monde. Cette conclusion a été tirée à partir de 51 197 analyses effectuées sur 13 153 échantillons d’aliments et matières premières provenant de 69 pays depuis Janvier jusqu’à septembre 2017.
Le maïs et ses sous-produits sont communément contaminés par des mycotoxines, en parallèle d’autres matières premières telles que le soja voient leur risque de contamination s’intensifier.
« La hausse des niveaux de contamination sur le premier semestre 2017, par rapport à 2016, se poursuit sur les mois de juillet, août et septembre », expose Dr Timothy Jenkins, Chef-produits gestion du risque mycotoxines chez Biomin. La co-contamination d’échantillons par de multiples mycotoxines est fréquente. 75% des échantillons analysés contiennent au moins deux mycotoxines.
Le soja Sud-américain
« Le soja présente généralement des niveaux de risque bien inférieurs par rapport à d’autres cultures, cependant, depuis deux ans, beaucoup d’échantillons de soja Brésilien présentent un risque de deoxynivalenol et des échantillons de soja Argentin présentent un risque en zéaralénone, » note Dr Jenkins. Il faut également souligner la contamination de certains échantillons en toxines T-2 (trichothécènes de type A)
Les résultats d’analyse de 842 échantillons de soja Brésilien 2017 révèlent que 94% d’entre eux sont contaminés en deoxynivalenol au-dessus du seuil de risque. 61% des 484 échantillons de soja Argentin 2017 contiennent de la zéaralénone au-dessus du seuil de risque.
Les conditions météorologiques humides avant la récolte dans certaines régions d’Amérique du sud ont contribuées à une nouvelle année de risque élevé sur le soja.
Le Maïs Américain
« Il y a un risque croissant de rencontrer les mycotoxines deoxynivalenol (DON), zéaralénone (ZEA) et fumonisines (FUM) en Amérique du nord depuis la récolte de maïs 2016, la récolte actuelle semble suivre la même trajectoire, » précise Dr Jenkins.
Les résultats d’analyse de 170 échantillons de maïs américains 2017, révèlent que 80% des échantillons contiennent du deoxynivalenol, 48% contiennent de la zéaralénone et 58% contiennent des fumonisines au-dessus du seuil de risque.
« Ces chiffres sont étroitement liés aux conditions climatiques humides pendant la floraison et dans les cas de présence de fumonisines, les températures élevés avant la récolte », explique Dr Jenkins.
« Le risque sur le maïs provenant d’Amérique du sud pourrait être supérieur en 2017 comparé à 2016 pour les trois mycotoxines principales du maïs : deoxynivalenol, zéaralénone et fumonisines » observe Dr Jenkins.
Les résultats d’analyse de 3 012 échantillons de maïs provenant d’Amérique du sud révèlent que 79% d’entre eux contiennent du deoxynivalenol, 25% contiennent de la zéaralénone et 80% contiennent des fumonisines au-dessus du seuil de risque.
Présence de multiples mycotoxines
De la même façon que les résultats enregistrés sur le premier semestre 2017, 75% des échantillons analysés contenaient au moins deux mycotoxines, ce qui représente un risque amplifié pour les animaux d’élevage. Certaines combinaisons de mycotoxines sont connues pour avoir des effets synergiques aggravant les conséquences chez les animaux.
« Des faibles niveaux de contamination de plusieurs mycotoxines, entrainent une baisse de l’efficacité alimentaire et diminue les performances de croissance chez plusieurs espèces animales », a observé Dr Jenkins. « L’effet synergique et les effets subcliniques induits par les mycotoxines pourraient avoir un impact économique encore plus sévère que les mycotoxicoses, pour l’industrie des productions animales » conclut-il.
Conseils et solutions pour protéger les animaux
Dr Jenkins propose des solutions pour atténuer les risques associés aux mycotoxines. « Premièrement, analyser les matières premières. Deuxièmement, éviter les aliments contaminés lorsque c’est possible. Troisièmement, faire attention aux conditions de stockage, » suggère-t-il.
sources : Biomin