En 2021, la Bretagne reste une région agricole forte avec un chiffre d’affaires en augmentation de 5,7% et un record d’exportation en hausse de 8,3% pour un total de 4,7 milliards d’euros. Mais ces bons résultats, en grande partie liés au plan de relance des pouvoirs publics, ne doivent donc pas occulter une réalité de terrain mise sous pression par la succession de crises sanitaires, climatiques et géopolitiques.
La volaille de chair dans l’expectative
Pour la deuxième année consécutive, la production bretonne de volaille de chair diminue. Elle enregistre ainsi une baisse de 1,2% pour le poulet et une chute de 14,6% pour la dinde par rapport à 2020. Celle des autres types de volailles se réduit significativement, à hauteur de 9% pour la dinde, 12% pour le canard et 17% pour la pintade. Les perspectives pour 2022 restent très incertaines car l’épizootie d’influenza aviaire a plongé la filière dans une des plus graves crises de son histoire. En parallèle, la filière n’échappe pas à la hausse du prix des matières premières, que ce soit sur l’aliment ou le gaz.
La filière marche sur ses œufs
Sans surprise, la production d’œufs de Bretagne qui représente un quart des volumes nationaux est touchée par la crise intrinsèque à l’ensemble de la filière. En effet, la baisse globale de la consommation en France a convergé avec une hausse de la production qui est devenue problématique à écouler.
En parallèle, l’ensemble de la filière œufs est confrontée au coût de la mise en place de l’ovosexage évaluée à 30 centimes par œuf. Cette hausse pose notamment des problèmes de compétitivité au niveau européen. A cela s’ajoute la flambée du cours des matières premières estimés à 15% en février par rapport à 2020. Bien qu’Egalim 2 prévoit une réouverture des négociations commerciales dans ce cas de figure, la filière s’interroge encore sur sa capacité à faire passer ces hausses.