Les agriculteurs de plus en plus connectés, et sur tous supports

Selon une récente étude BVA - Tic-agri, les agriculteurs français privilégient toujours l'ordinateur fixe pour se connecter à internet et le téléphone pour échanger entre eux. Mais ils trouvent de plus en plus d'attraits aux réseaux sociaux.
En 2010, 63% des agriculteurs français étaient connectés à internet. Selon Nicolas Sauget, directeur d'études chez BVA, ils seraient aujourd'hui plus de 80% « soit presque autant que l'ensemble des Français. » En revanche on constate une véritable différence en matière d'équipement : 74% des agriculteurs possèdent un ordinateur fixe contre 47% pour le grand public. Une préférence qui ne reflète pas complètement l'évolution des usages. En effet, si 75% des agriculteurs déclaraient choisir l'ordinateur fixe pour ce connecter à internet en 2013, ils ne sont plus que 69,3% en 2016. Cela au profit de la tablette et du smartphone qui passent respectivement pendant la même période de 9% à 19,8% et de 22% à 32,5%. Autre précision importante : l'utilisation selon la nature de l'activité de l'agriculteur. Alors que les éleveurs bovins, les moins enclins à s'intéresser aux nouveaux outils, sont 12,3% à utiliser les tablettes et 20,9% les smartphones, les polyculteurs et autres éleveurs, auxquels appartiennent les éleveurs avicoles et porcins, se servent plus volontiers de ces appareils dans respectivement 22,7% et 34,1% des cas.L'étude BVA s'est ensuite intéressée à la fréquence et à la durée d'utilisation d'internet par les agriculteurs pour leur activité agricole. Sur le premier point, la quasi totalité d'entre eux (97,6%) s'y connecte au moins une fois par semaine. Et 54,6% y ont recours plusieurs fois par jour (près de 70% pour les moins de 35 ans). Quant à la durée de consultation, il convient de préciser que, quel que soit le support utilisé, la plus souvent exprimée est celle qui dépasse les 30 minutes : dans 46,6% des cas sur les ordinateurs qu'ils soient fixes ou portables, dans 59,7% des cas sur les tablettes et dans 58,6% des cas sur les smartphones. En revanche, le choix des moments de consultation dépend des appareils. L'ordinateur sera préféré le matin (pour 53,1 % des agriculteurs interrogés) et le soir (pour 66,3% d'entre eux). La tablette suscite presque le même intérêt pour le soir avec 62,4% mais est moins choisie le matin (24,8%) au profit des tranches 12h-14h (34,1%) et 18h-20 h (35,7%). Enfin, le smartphone est l'outil par excellence des périodes de mobilité : entre 9 et 12h (pour 69,3% des agrinautes) et entre 14 et 18h (pour 66,9% d'entre eux). Ils ne sont plus que 29% à y avoir recours le soir après 20h.
Le smartphonepour la météo
De grosses différences entre les supports sont également remarquées quand on aborde le type d'informations recherchées. Sur un ordinateur, l'agriculteur s'intéresse d'abord aux services bancaires (89,3% des cas), puis aux données d'exploitation (84,5%) et aux informations sur ses partenaires (77,3%). Avec le smartphone il consulte prioritairement la météo (dans 74,7% des cas), les informations techniques (36,3%) et les cotations agricoles (32,5%). Quant à la tablette, elle lui sert avant tout à lire les petites annonces (49,9%) et à regarder la météo (33%).
Pour communiquer entre eux, les agriculteurs préfèrent toujours le téléphone, même si sa part décroît sensiblement en un an (77,5% contre 84,4% en 2015).
Suivent : l'e-mail (54%), les forums agricoles (13,4%), les textos (29,2%) et même le courrier postal (9,1 %) avant les réseaux sociaux (8,1%). Mais cela ne doit pas se comprendre comme un désintérêt des agriculteurs pour ce dernier média. Bien au contraire. Pour récolter de l'information sur les sujets agricoles, ils sont 37,3% à y avoir recours dont plus de 20 % d'entre eux tous les jours. Ensuite, ils sont plus d'un sur deux à consulter au moins une page sur les sujets suivants (et dans cet ordre d'importance) : leurs fournisseurs, des constructeurs, d'autres agriculteurs, des titres de presse, d'autres professionnels agricoles, leurs groupements et même des urbains parlant d'agriculture. Ils y cherchent en majorité (87,1%) des « informations... Dominique Villars
→ Retrouvez l'intégralité de cet article dans l'un des prochains numéros de la revue Filières Avicoles.