C’est seulement six ans plus tard, qu’un arrêté du 1er août 2022 (publié au JO le 11 août) promulgue l’homologation du cahier des charges de l’appellation d’origine contrôlée « Poulet du Bourbonnais ». Une reconnaissance qui en fait la deuxième volaille au monde, après le poulet de Bresse, à acquérir ces lettres de noblesse !
Mais revenons sur ce parcours du combattant débuté en 1961 lorsque le Tribunal d’Instance de Moulins reconnaît l’Appellation d’Origine Judiciaire (AOJ) du Poulet du Bourbonnais. Cette dernière est menacée, dans les années 90, de tomber dans le domaine public si elle n’est pas transformée en AOC.
« Sous l’égide de Bernard Leutrat, ancien président du Syvofa (syndicat de défense des volailles fermières d’Auvergne), de Georges Saulnier, de l’abattoir Allier Volailles et d’une poignée d’éleveurs, nous avons créé en 2001 le CIPB (Comité interprofessionnel du Poulet du Bourbonnais) et entamé une procédure de reconnaissance en AOP auprès de l’Inao malheureusement rejetée » précise Isabelle Simonet, ex directrice de l’abattoir Allier Volailles.
Dès 2003, l’ensemble de la filière travaille à monter un dossier solide pour l’obtention de l’AOP. Un jury de dégustation a mis en place une caractérisation organoleptique propre au Poulet du Bourbonnais avec l’appui du Laboratoire d’analyse sensorielle d’Aurillac (ENILV).
Des membres de la filière : éleveurs, accouveurs, restaurateurs… se réunissent mensuellement afin de goûter à l’aveugle les différents lots selon une grille de critères pré établi : odeur, texture, flaveur, persistance en bouche, etc… En 2014, le dossier de demande de reconnaissance est relancé par le Syvofa. En 2016, l’Inao nomme une commission d’enquête…