Le conseil départemental des Landes propose le vide sanitaire global

Afin d'avoir une meilleure visibilité sur la date de reprise de la production, le président du Conseil départemental des Landes Henri Emmanuelli a proposé lundi 13 février de "tout abattre".
Une solution radicale qui consisterait en un vide sanitaire global, et qui permettrait selon lui de "clarifier les choses pour redémarrer la production". Une proposition validée par Pierre Mallet, éleveur à Benquet, qui estime quant à lui que « l'on ne sait pas où l'on va, avec des dégâts collatéraux que l’on ne mesure pas encore ».
Compte-tenu du contexte, le Conseil départemental des Landes a annoncé le déblocage d'une enveloppe de plus d'un million d'euros pour venir en aide à la filière palmipèdes et volailles maigres. 500 000€ vont ainsi être consacrés à des actions de prises en charge d’accompagnement de la trésorerie et d’aides sanitaires sur les élevages impactés. Les 500 000 € restants seront destinés à soutenir les entreprises qui ont recours à de l’activité partielle, dans la filière aval. Soit 2€/heure, l’aide totale ne pouvant être supérieure à 100 000€ par exploitation. Ce dispositif avait déjà été mis en place lors de la précédente épizootie en 2016.
Pour rappel, le département des Landes reste à ce jour le département le plus touché en France, avec 94 foyers hautement pathogènes recensés au 13 février, et plus de 1,3 millions d'abattages sur 227 élevages selon le département.
En France, 246 cas ont déjà été confirmés dans les élevages au 14 février, et 28 cas dans la faune sauvage.
Ailleurs en France, alors que l'enquête pour tromperie aggravée se poursuit dans le Sud-Ouest afin de connaître les origines de la propagation du virus fin 2016, la colère continue de monter chez certains éleveurs. Bernard Malabirade, président de la FDSEA du Gers, souhaiterait que les indemnisations soient versées rapidement aux éleveurs. Des éleveurs inquiets, d'autant qu'un tiers d'entre eux n'a toujours pas reçu les aides correspondantes à la précédente épizootie de 2015-2016.
L'eurodéputé Éric Andrieu réclame un plan d'urgence
Après une année 2016 douloureuse avec un dommage économique de 120 millions d’euros, la première nécessité reste de défendre les producteurs et l’ensemble des acteurs de la filière avicole. Le 31 janvier, lors d’une réunion extraordinaire de la Commission parlementaire agriculture et développement rural, Éric Andrieu a dénoncé le manque de réactivité de la Commission européenne face à l’ampleur de la crise. « Nous demandons à ce que nos producteurs reçoivent un soutien financier d’urgence afin qu’ils ne mettent pas la clef sous la porte » a souligné l’Eurodéputé du Grand Sud-Ouest, récemment distingué par Alain Labarthe, Président de « Euro foie gras », pour son action en faveur de la filière. Il a réclamé à Phil Hogan, Commissaire européen, un « système d’avances sur le budget européen ou, par défaut, d’autoriser des avances d’aides d’État afin de répondre à la situation dramatique vécue par les accouveurs et les éleveurs, déjà durement touchés par la pandémie de 2015 ». Enfin, il a fait appel à l’article 220 de l’OCM unique « afin d’indemniser la filière avicole déstabilisée par une perte de revenus sans précédent ».