« Nous n’avions pas été inquiets pour la mise en place de la loi Egalim 2 étant donné que nous avons une filière déjà organisée, structurée, et contractualisée pour protéger le revenu des éleveurs », a introduit Dylan Chevalier, responsable RSE du groupe LDC, le 4 avril dernier. « Avant la mise en place d’Egalim nous échangions déjà avec les organisations de production (OP), aujourd’hui c’est toujours le cas néanmoins cette loi rend un côté “automatique” d’adaptation du prix de revient du vif en fonction de l’index Itavi », a corroboré Bruno Mousset, directeur du pôle amont du groupe LDC. Egalim c’est une part agricole, un pourcentage du prix du vif provient de l’aliment et ce prix est indexé sur l’indice Itavi. Et la part restante concerne les autres coûts (poussin…) « et font l’objet d’échanges entre les différents maillons de la production », a-t-il souligné.
Une forte augmentation du prix des matières premières est à déplorer depuis trois ans déjà. Depuis la fin d’année 2019, « l’augmentation du prix des matières premières et des charges nous a conduit à augmenter les prix du vif progressivement jusqu’en 2022 du poulet du quotidien que nous avons reversé aux organisations de production afin de permettre à ces dernières de faire face aux augmentations de charges notamment du prix de l’aliment, du poussin, de l’énergie et aussi de préserver la marge éleveur », a souligné Bruno Mousset. Toutes les espèces, quel que soit leur mode de production ont été concernées par ces hausses, poulets, dindes, canards, pintades. Depuis quelques mois, une baisse des cours des matières premières est observée. Cependant, « Sur ces premières baisses de prix des matières premières, nous avons choisi de ne pas baisser le prix du vif, ainsi la plupart des organisations de production ont depuis la fin d’année 2022 anticipé les charges de 2023 afin de revaloriser la marge éleveur et ainsi pallier l’augmentation du coût notamment de l’énergie », a-t-il confié. « Cette prise en compte de l’augmentation des charges témoigne de l’attachement du groupe LDC à la pérennité et à la défense de la filière avicole française. Nous remercions tous les acteurs de la filière et notamment les éleveurs pour leur confiance », insiste-t-il. « Si nous voulons regagner des points sur l’import il faut accompagner les éleveurs, et accélérer nos investissements dans nos outils, c’est bien notre feuille de route pour les 3 prochaines années », complète Bruno Mousset
Les éleveurs sont conscients des attentes sociétales « et la démarche Nature d’Eleveur est notre outil de reconquête par rapport à l’importation en proposant des volailles françaises de qualité, bien élevées et qui doivent rester accessibles en prix », a précisé Dylan Chevalier. Néanmoins, si cette baisse du coût des matières premières devait se poursuivre, « les consommateurs n’accepteront pas une forte distorsion avec le prix des volailles importées, il sera alors nécessaire de répercuter cette baisse au consommateur afin de réduire l’écart de prix entre la volaille française et celle d’importation », prévient Bruno Mousset.
Faciliter le ramassage
La contractualisation qui s’établit entre organisation de production et éleveurs couvrait déjà l’augmentation de coût des matières premières « désormais, des contrats se mettent également en place entre abattoirs et organisations de production », précise Dylan Chevalier. Par ailleurs, nous travaillons sur une convention entre OP, éleveurs et équipes de ramassage », a confié Bruno Mousset. Nous devons faciliter l’accueil des équipes chez les éleveurs. “Les conditions d’accueil sont importantes pour le recrutement des équipes de ramassage, éleveurs, abattoirs et OP, nous sommes tous concernés pour faciliter la stabilité et la pérennité des équipes de ramassage ”, a précisé Bruno Mousset. Le but est d’encore plus s’impliquer en filière dans l’amélioration de l’organisation du travail.