La Moselle se met au Label Rouge

Le 25 janvier dernier, six éleveurs de Moselle s’engageaient auprès du groupement Alsace Volaille pour démarrer une production de poulets de chair sous signe de qualité Label Rouge. Une démarche soutenue par la chambre d’Agriculture et le Conseil Départemental.
Le site d’élevage est constitué de bâtiments de 400 m2 avec un parcours d’un hectare attenant, pouvant accueillir 4400 volailles. Les poussins, âgés de un jour, arriveront entre mai et septembre sur les exploitations. Il s’agira de poulets de souche cou nu noir, souche à croissance lente, adaptée à ce type d’élevage extensif. Ils seront élevés en bâtiment jusqu’à leur 6e semaine, après quoi ils auront accès à un parcours, autrement dit un parc enherbé et arboré. Ils seront nourris de 75 % de céréales, principalement issues de l’agriculture locale.
Les poussins seront fournis par les Couvoirs de l’Est. Sanders et Lorial livreront l’aliment et les volailles seront abattues et commercialisées par les établissements Siebert.
Une opportunité saisie par 6 agriculteurs mosellans
Pour les éleveurs ayant répondu à l’appel lancé par la Chambre d’Agriculture quelques mois plus tôt, c’est l’occasion de diversifier leur activité et consolider leur revenu avec une production qui répond aux attentes sociétales. Pour Nicolas Girard, naisseur-engraisseur de Charolaises à Prévocourt, la démarche est liée à une contrainte, celle de ne pas pouvoir agrandir son exploitation et à une opportunité, celle de pérenniser l’emploi de son salarié à temps partiel et de faire des produits reconnus de qualité. Il a été convaincu par la démarche des Éts Siebert qui raisonnent la production en fonction des capacités de vente. Mêmes motivations pour Bertrand Houbin de Fonteny qui a repris l’exploitation familiale il y a tout juste un an.
Jean-Marc Choné, maire d’Oron, se diversifie pour créer du revenu pour deux de ses quatre enfants qui se destinent à l’agriculture. Éleveur de limousines, il produit déjà des génisses en Label Rouge, mais contrairement aux génisses, la contractualisation des poulets lui assure les débouchés.
À Gondrexange, Céline Lorenz et son mari, en GAEC sur une exploitation polyculture-élevage avec 30 ha de maïs, 50 vaches allaitantes et 70 vaches laitières pensent aussi à l’installation future de leur fils. C’est encore le cas d’Olivier Rousselle qui cultive 110 ha à Blanche Eglise et s’occupe d’un troupeau de 45 limousines avec atelier d’engraissement. Son fils est employé de l’EARL à mi-temps, mais la diversification vers une production de volailles de chair Label Rouge devrait permettre à terme son installation. L’idée de produire pour des consommateurs de proximité et la sécurisation de la production ont aussi pesé en faveur de sa diversification.
Deuxième femme à se lancer dans la production, Neil Henry de Moussey voit l’opportunité de travailler avec son époux et ainsi opérer une reconversion professionnelle.