L’Inra teste le pouvoir des huiles essentielles

Lors du transfert du couvoir au bâtiment d’élevage, certains poussins de chair peuvent rester sans boire ni manger durant trois jours après leur éclosion. Le stress et les privations peuvent entraîner une plus grande fragilité, mais aussi impacter la performance des animaux, en comparaison de poulets élevés sans ces contraintes. À l’échelle d’un élevage, cela peut être lourd de conséquences !

Pour mesurer l’impact du stress sur la santé du poulet de chair et sa capacité d’automédication par des huiles essentielles, une équipe de chercheurs de l’Inra a mimé les conditions de stress des poussins durant 24 heures puis a élevé ces animaux ainsi que d’autres n’ayant pas subi de stress dans des parquets équipés de deux abreuvoirs dont l’emplacement était changé tous les jours. L’un était rempli uniquement d’eau, l’autre contenait soit de l’eau, soit un mélange d’eau et d’une huile essentielle (HE) de verveine, de cardamome ou de marjolaine proposés en libre accès aux poussins.

Avec cette expérience, les chercheurs souhaitaient notamment mesurer l’influence des HE sur les performances des poulets, en termes de prise de poids et de muscles.

L’étude a démontré que comparés aux témoins, élevés sans perturbation, les poulets exposés aux conditions stressantes consommaient spontanément davantage d’HE de verveine, connue pour ses propriétés anti-inflammatoire, apaisante et digestive, et dans une moindre mesure, de marjolaine ; mais quasiment pas d’HE de cardamome pourtant également antioxydante, anti-inflammatoire et antispasmodique. D’après les chercheurs, ce comportement pourrait s’expliquer par la capacité de l’animal à consommer spontanément les plantes les mieux adaptées à son état, dans une démarche « d’automédication ».

Au final, si la consommation d’HE n’a pas permis aux poulets stressés de compenser le poids perdu globalement, elle leur a en revanche permis de récupérer davantage de masse musculaire, notamment dans le filet. Un argument de poids, qui pourrait inciter les éleveurs à introduire des HE dans leurs abreuvoirs en parallèle de l’eau de boisson. Certes, certains intègrent déjà des HE dans l’alimentation afin d’accroître les performances des poulets, mais pour les chercheurs, cette démarche systématique n’apparait peut-être pas la plus judicieuse.

L’expérience montre qu’il est préférable de laisser le choix à l’animal de consommer les HE qui lui sont bénéfiques, au moment où il en éprouve le besoin.

Source : INRA

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