L’Anvol réclame la fin des importations massives de poulets en provenance d’Ukraine

3 juillet 2023 - Filières Avicoles

L’interprofession de la volaille française exhorte le Gouvernement à activer la clause de sauvegarde dans le cadre de l’accord de libre-échange avec l’Ukraine, qui permet au pays frappé par l'invasion russe d'exporter de la viande de poulet, à droit nul et sans limite de volume, vers l'Union européenne.

Alors qu’un poulet sur deux consommés en France est déjà issu des importations et que l’Union européenne importe plus d’un quart des filets de poulet qu’elle consomme, l’Interprofession de la volaille française Anvol demande au Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire d’activer la clause de sauvegarde pour empêcher la poursuite des importations de viande de poulet, à droit nul et sans limite de volume, dans le cadre de l’accord commercial entre l’Union européenne et l’Ukraine, renouvelé le 6 juin pour un 1 an.

La reconduction de cet accord revient en effet à « offrir à un seul et même groupe volailler industriel, coté en bourse à Londres et dont le siège est basé à Chypre, l’opportunité de continuer à inonder le marché européen et à développer son activité dans un pays en guerre, au détriment de la production locale française et européenne », dénonce l’interprofession. « Cette décision aura ainsi de lourdes conséquences pour la filière en France et en Europe, sans pour autant profiter à la population ukrainienne. »

À titre indicatif, sur les 24 premières semaines de 2023, les importations communautaires en provenance d’Ukraine ont augmenté de 108 %, dont 201 % sur la viande fraîche ! En moyenne, ce sont entre 15 et 25 000 tonnes de viande de volailles qui arrivent chaque mois d’Ukraine sur le territoire européen. 

L’Anvol dénonce ainsi un accord « mortifère pour la souveraineté alimentaire française, incompréhensible pour les éleveurs et destructeurs pour l’industrie. » L’interprofession rappelle par ailleurs que la France a laissé conclure un accord entre l’Union européenne et le Chili en fin d’année dernière, ouvrant les portes à 18 000 tonnes de viande de poulet importées supplémentaires. « Ces importations massives et à bas coût fragilisent trop dangereusement la filière, déjà très affaiblie par l’influenza aviaire et son déficit de compétitivité », conclut-il.

C’est pourquoi l’Interprofession demande aujourd’hui au ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire d’activer l’activation de la clause de sauvegarde (dont les modalités ont été assouplies dans le cadre du renouvellement de l’accord) pour stopper une fois pour toute cette concurrence déloyale. L’Interprofession lui demande aussi de convaincre ses homologues des autres États Membres d’engager le même processus. Le Commissaire européen semble aussi ouvert à la démarche, l’Interprofession demande de le soutenir et de tout faire pour qu’elle aboutisse. 

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