L’aide de l’État sollicitée pour accompagner la reprise

13 mars 2023 - Filières Avicoles

L’interprofession en appelle au soutien des Pouvoirs publics, tant au niveau français qu’européen, pour l’accompagner dans la reprise de son développement et la sécurisation de sa production face aux importations.

Un soutien indispensable de l’État pour la sortie de crise

Les professionnels de la filière viennent de traverser une année de crise continue, avec près de 25 millions d’animaux (toutes filières confondues) touchés par le virus ou le dépeuplement.

Les pertes économiques sont colossales. La filière salue l’engagement de l’Etat pour les indemnisations des éleveurs et de l’ensemble des maillons. Elle alerte cependant sur le fait que même si les dispositifs pour les entreprises de l’aval ont été améliorés cette année (relèvement des taux d’indemnisation et des plafonds), ils ne couvrent pas l’ensemble des pertes. « Les impacts sociaux (chômage partiel, départ des salariés, etc.) sont également très importants et doivent être prise en compte dans les dommages subis par la filière. Retrouver des marchés à l’export ou sur le marché intérieur pour certaines entreprises prendra du temps, d’autant plus que les dispositifs d’indemnisation pour la deuxième vague de l’épisode Influenza de 2022, puis de 2023 ne sont pas encore connus », souligne t-elle.

La filière plaide pour une reconduction des dispositifs de 2021-2022 et attend aussi des signaux forts concernant la prise en charge de la vaccination. La filière canard à rôtir a par ailleurs mené, avec la filière canard gras, des travaux importants concernant le dispositif de repeuplement en canard. En effet, 45 communes ont été identifiées en Pays de la Loire, dans lesquelles les éleveurs ne pourront pas remettre en place de canards jusqu’au 15 mai, à condition que cela soit accompagné d’une compensation économique. De même, 30 sites stratégiques pour les filières avicoles (génétique, export, etc.) ont été identifiés et bénéficieront d’une protection spécifique.

Mesures strictes et vaccination pour sécuriser la production

Pour affronter cette crise sanitaire historique, les professionnels ont mis en œuvre de nouvelles mesures de biosécurité et de nouvelles pistes sont en cours d’étude, comme la baisse de la densité dans certaines régions. Aujourd’hui, l’Interprofession estime qu’une stratégie vaccinale doit être déployée rapidement sur les palmipèdes pour freiner efficacement l’Influenza Aviaire. Dans le même temps, elle demande à l’État d’agir pour que la vaccination contre l’influenza aviaire soit adoptée dans toute l’Union européenne, sans différenciation entre États membres, afin d’éviter des distorsions de concurrence qui pourraient nuire aux exportations françaises. Elle demande aussi à l’Etat d’obtenir, en amont de l’élaboration d’une stratégie vaccinale, et à travers la mise en œuvre d’une diplomatie sanitaire, l’ensemble des certificats d’exportations, par espèces, pour le commerce intra et extra-européen.

Lutte contre les importations et préservation de la diversité

Face à la montée en puissance des importations, la filière en appelle au soutien du Gouvernement, tant en France qu’en Europe. « L’Union européenne doit cesser d’accorder de nouveaux contingents d’importations à bas coût et intégrer des clauses miroirs aux accords en cours, afin que les volailles proposées sur le marché français répondent à des exigences identiques, à celles imposées aux éleveurs du territoire », affirme-t-elle. L’Interprofession demande également aux Pouvoirs publics de faciliter le dialogue avec les citoyens et de soutenir le développement de la filière afin qu’elle puisse proposer une offre de volailles standards et plein air conforme aux différentes attentes du marché. Par ailleurs, elle sollicite un meilleur contrôle de l’obligation de l’étiquetage de l’origine des volailles en magasin et en restauration ainsi que son élargissement aux produits cuisinés et élaborés. De plus, en matière d’étiquetage, la filière estime que le projet européen relatif aux mentions sur les modes de production, tel que rédigé au mois de janvier, mettait en danger la diversité de la filière française, entraînant la confusion chez les consommateurs. Sur ce point, les professionnels sont néanmoins rassurés par les récentes déclarations de la Commission européenne qui semble désormais s’orienter vers un maintien de la protection des mentions valorisantes concernant les élevages « plein-air » ou « sortant à l’extérieur » tout en permettant d’intégrer plus de flexibilité sur la mention « extensif – élevé à l’intérieur »

La filière avicole sollicite également le Gouvernement pour qu'il s'oppose à des contraintes supplémentaires imposées par l’Union européenne dans des délais jugés rréalistes, sur le bien-être animal ou l’empreinte environnementale, faussant la concurrence à l’international. En effet, les discussion en cours au niveau communautaire concernant la révision du règlement européen sur le bien-être animal ne rassurent pas la filière : « les nouvelles exigences qui pourraient voir le jour sur le transport, l’abattage des animaux ou sur l’élevage en lui-même (réduction des densités, etc.) seraient catastrophiques au regard du déficit de compétitivité actuel de la filière, d’autant plus que dans le même temps, de haut responsables européens se disent prêts à conclure l’accord avec le Mercosur, qui mettrait une nouvelle fois encore plus les éleveurs de volailles en concurrence déloyale avec les éleveurs du Brésil », conclut-elle.

Source : Anvol
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