Influenza aviaire : les dernières mesures détaillées

Mardi dernier, le 21 février au matin, Stéphane Le Foll annonçait la décision des autorités d'abattre sans condition tous les canards des Landes afin d'essayer d'endiguer une bonne fois pour toutes les virus H5N8. D'autres précisions sont venues compléter le dispositif.
♦ Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées : dans cette grande zone réglementée, la stratégie d’abattage est renforcée. Les zones non encore stabilisées, tout particulièrement dans l’Ouest du département des Landes et le Nord des Pyrénées-Atlantiques, sont visées.
→ Extension du périmètre d’abattage préventif des palmipèdes élevés en plein air : de 3 km, il est élargi à 10 km autour des foyers dans les zones instables.
→ Interdiction des remises en place et des mouvements de palmipèdes sur l’ensemble du département des Landes et le Nord des Pyrénées-Atlantiques.
→ Comme précédemment, abattage le plus rapidement possible des foyers et suspicions fortes et abattage préventif de l’ensemble des volailles dans un rayon de 1 km autour des foyers.
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Ce sont ainsi 360 000 palmipèdes qui devront être abattus à titre préventif dans les prochaines semaines.
♦ Pour les gallinacées, la remise en place est d'ores et déjà possible dans les zones stabilisées. La liste des communes concernées a été mise à jour le 23 février.
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♦ Le cas particulier du département de l'Ain : là, plusieurs cas d’influenza aviaire hautement pathogène ont été détectés récemment dans l'avifaune sauvage (cygnes, oies, héron). Les mesures de prévention pour éviter la transmission du virus aux élevages de volailles sont rappelées à tous les éleveurs ainsi qu'à tous les usagers en zones humides. Dans ce contexte, le préfet de l’Ain a mis en place une zone de contrôle temporaire (ZCT) à l'ensemble de la zone de la Dombes.
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Afin de casser le cycle de diffusion du virus, un vide sanitaire général sur les élevages de palmipèdes sera mis en place dans la grande zone réglementée du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées. Comme l’année dernière, les animaux restant dans ces zones vont terminer leur cycle de production et pourront être valorisés dans la filière.
Et de préciser : « la remise en production des palmipèdes pourrait intervenir d’ici la fin mai dans la grande zone réglementée du Gers, des Landes, Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées, une fois que celle-ci sera stabilisée et que l’ensemble des exploitations seront assainies, y compris les parcours, et les mesures de biosécurité mises en œuvre. »
« Nous soutiendrons les opérateurs économiques qui subissent les conséquences de ces mesures. Les premières indemnisations des éleveurs dont les animaux ont été abattus interviendront à partir du mois de mars. »
♦ A noter aussi :
- pour les sélectionneurs-accouveurs et les éleveurs ayant dû stopper leur production : des dispositifs d’appui seront rapidement mis en place. Objectif : procéder aux premiers versements au printemps, après notification à la Commission européenne.
- pour les opérateurs de l'aval de la filière (abatteurs, transformateurs, …) : un dispositif d'avances remboursables sera rapidement mis en place sous l'égide de FranceAgriMer. Objectif : soutenir la trésorerie des entreprises, en complément des dispositifs d'ores et déjà mobilisables (activité partielle, remises gracieuses et reports de charges sociales et fiscales, préfinancement du CICE, ...).
Au 24 février, 371 foyers H5N8 ont été confirmés et notifiés dans les élevages, et 42 autres dans la faune sauvage.
Des décisions dont le Cifog a pris acte. Le Comité espère ainsi "un redémarrage de la production au plus vite".
"Les conséquences sont extrêmement lourdes pour tous les acteurs de la filière, tant sur le plan psychologique que financier", ont rappelé ses représentants, estimant les pertes immédiates à plus de 210 millions d’Euros, "auxquelles il faudra à présent ajouter ce nouveau dépeuplement".
Et de demander aux pouvoirs publics de mettre en œuvre des avances pour les couvoirs sinistrés de la zone et pour les producteurs dont les exploitations sont à l’arrêt du fait de leur localisation dans les zones réglementées.
"Nous alertons les pouvoirs publics sur les conséquences dramatiques inévitables pour les entreprises (abattoirs et ateliers de transformation) de ces départements, qui se trouvent à nouveau sinistrées et pour lesquelles le plan d’accompagnement du précédent épisode H5N1 n’est toujours pas en place. Sans ce soutien financier urgent et indispensable, de très nombreux éleveurs et entreprises de la filière déjà très fragilisés ne se relèveront pas de cette nouvelle crise et risquent la cessation d’activité entraînant faillites et licenciements. Les entreprises attendent en particulier avec impatience la mise en place des avances de trésorerie remboursable annoncées par les pouvoirs publics."