Influenza aviaire : des perspectives de reprise

Ces deux dernières semaines, le nombre de suspicions de cas de virus H5N8 est en net recul (465 dans les élevages, 51 dans la faune sauvage). Ce qui laisse entrevoir la fin de l'épizootie.
De quoi valider la politique de lutte déployée depuis le 5 janvier, fondée sur l'assainissement des foyers, l'abattage préventif des palmipèdes dans les zones les plus instables et la mise en place de restrictions de mouvements dans des zones de contrôle temporaire.
Cette évolution permet d’envisager la reprise d’activité dans les départements touchés.
D'ores et déjà la remise en place des gallinacés est possible dans les zones réglementées stabilisées, moyennant le respect de conditions sécurisées telles que le maintien en bâtiment pendant une durée minimale de quatre semaines et l’examen sanitaire des animaux. 536 communes sont à ce jour concernées. S'agissant des palmipèdes, le Ministre a distingué deux zones géographiques :→ dans les départements les moins touchés (Aveyron, Deux-Sèvres, Tarn, Tarn-et-Garonne et partie Est du Gers), les remises en place seront possibles rapidement après la levée des zones de surveillance,→ dans les zones où l’épizootie a été de grande ampleur (Haute-Garonne, Gers, Landes, Pyrénées-Atlantique et Hautes-Pyrénées), un arrêté ministériel sera pris pour encadrer les conditions de remises en place après une période de vide sanitaire.
Si la situation continue à évoluer favorablement, les palmipèdes pourraient être remis en place à partir de la fin mai comme l’avait envisagé le ministre en déplacement dans les Landes le 21 février dernier.
Pour ce qui est du dispositif d'indemnisation des abattages préventifs, il a été ouvert le 15 février et a permis de premiers paiements le 16 mars. La prochaine étape concernera le dispositif d’indemnisation des pertes de production pour les éleveurs : les premiers paiements sont prévus d’ici la fin du mois d’avril. Les opérateurs de l’aval faisant face à des difficultés de trésorerie pourront également mobiliser, en complément des dispositifs de droit commun d’ores et déjà disponibles, des avances de trésorerie avec différé de remboursement de 2 ans qui seront mises en oeuvre début avril.
Sur le territoire national le niveau de risque pourra être abaissé au mieux deux mois après le dernier cas identifié dans la faune sauvage, sur la base d’un avis de l'Anses. Dans l’attente certaines dérogations au confinement des volailles peuvent être accordées aux exploitations qui respectent les règles de biosécurité. Pour ce faire, un Pacte avec l'ensemble des organisations professionnelles concernées et les collectivités territoriales sera signé le 13 avril prochain. Objectif : créer une dynamique de la part de l'ensemble des acteurs en faveur du renforcement de la biosécurité à tous les maillons de la chaîne.
Et le Ministre d'ajouter : "la gestion de cette épizootie majeure a montré toute l’attention qu’il convient de porter à la sécurité sanitaire des productions agricoles et agroalimentaires dans un contexte de niveau de risque toujours élevé. Tous les acteurs de la filière avicole doivent désormais s'engager durablement afin d'être armés contre une éventuelle réémergence virale dès l'hiver prochain."