Influenza aviaire : abattage massif dans le Sud-Ouest, 800000 oiseaux concernés

Face à la virulence et l'agressivité du virus Influenza aviaire qui sévit depuis plusieurs semaines sur notre territoire et la multiplication des cas, le ministère de l'agriculture a décidé le 4 janvier l'abattage massif de tous les palmipèdes en parcours extérieur sur une zone définie par les autorités, dans 150 communes des départements du Gers, des Landes, des Hautes-Pyérénées et des Pyrénées-Atlantiques.

canardsLes opérations de dépeuplement, financées par l’État, ont débuté le 5 janvier et se poursuivront jusqu'au 20 janvier.Selon les informations de la base de données professionnelles (BD avi- cole), le Cifog précise que cette mesure radicale concerne en priorité « environ 800 000 oiseaux sur les 1,3 million d’oiseaux actuellement dans la zone. Cela devrait permettre d’aller plus vite que le virus et de maîtriser la dernière poche de résistance du H5N8 dans cette région. »

« Le principe est d’abattre rapidement les espèces les plus touchées à ce jour par le virus, à savoir les palmipèdes prêts à gaver de cette zone. Certains élevages ne seront pas soumis à cette obligation dès lors qu'ils répondent aux conditions de biosécurité réglementaires et qu'ils ne commercialisent pas d'animaux vivants car ils assurent l’intégralité du cycle de production, de l’entrée des canetons jusqu’à la transformation des produits », précise-t-on dans un communiqué du Ministère de l'agriculture. Par contre, les poules et les autres gallinacées élevés en intérieur, ainsi que les canards actuellement au stade du gavage pour le foie gras sont épargnés, au même titre que les élevages qui respectent de bout en bout les règles de biosécurité sur l'ensemble de la chaîne de production.

canards2« Cette opération de dépeuplement sera suivie par un nettoyage et une désinfection des bâtiments et des parcours. A l’issue de cette opération d’assainissement, le repeu- plement de la zone nécessitera de définir des conditions strictes de biosécurité. » Cet- te période qui est aujourd'hui estimée par le Cifog à 3 mois environ. Et d'insister : « la réussite de cette stratégie repose sur la mobilisation de l’ensemble des professionnels de la filière, des vétérinaires et des services de l’État afin que les mesures de biosécurité les plus strictes soient appliquées ».

Selon les éléments connus à ce jour, cette nouvelle étape dans la lutte contre le virus H5N8 pourrait coûter près de 80 millions d’euros à la filière.

En effet, les nouvelles mises en place de canards dans ces zones ne seront possibles qu’après un total assainissement attendu pour la fin du premier trimestre 2017. Des nouvelles conséquences économiques qui viennent s’ajouter à celles du plan d’éradication de l’année 2016 qui avait coûté 500 millions d’euros. La filière ne pourra pas assumer seule les coûts de ce travail d’éradication du virus par dépeuplement des élevages et la perte de production liée au vide sanitaire. Des discussions sont en cours avec les pouvoirs publics pour obtenir leur soutien.

Pour les éleveurs, les pertes liées à l’arrêt de la production pourront être indemnisées selon des conditions qui seront arrêtées lorsque la situation sera stabilisée et après définition des indispensables mesures pour sécuriser les pratiques de la filière, en concertation avec l’ensemble des professionnels concernés, et ce afin d'éviter de nouvelles contaminations et de limiter la propagation de la maladie en cas de contamination.

Dès à présent, les entreprises qui doivent réduire leur activité peuvent demander à bénéficier du régime d’activité partielle.

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