Gestion des effluents : les règles à appliquer

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Dans un contexte sanitaire perturbé (IA, parvovirose), l’Itavi a travaillé à l’élaboration de fiches pédagogiques* rappelant notamment aux aviculteurs comment bien gérer leurs lisiers et leurs fumiers. Voici des règles et recommandations à lire attentivement…

Règles de stockage des lisiers- La fosse à lisier doit être positionnée de manière à éviter la propagation des contaminants vers les autres unités de production du site ou des sites voisins. L'emplacement de la fosse doit être éloigné des bâtiments, à l'écart des animaux, des aliments, des litières et des parcours.- Il est recommandé de couvrir les fos- ses de stockage.- En aucun cas le lisier doit être stocké sur les parcours.- Les ouvrages de stockage doivent être étanches et leur capacité de stockage minimale hors zone vulnérable aux pollutions par les nitrates doit être de quatre mois (7 mois en zones vulnérables).

Épandage : les bonnes pratiques- L'épandage de lisiers sans assainissement préalable ni enfouissement immédiat est interdit car ils sont potentiellement contaminés et présentent un risque de contamination des eaux de surface, de l'air et du sol mais aussi pour la faune sauvage et les autres unités de production.- En aucun cas, le lisier ne doit être épandu sur les parcours.- Éviter l'épandage par grand vent, et prendre en considération le sens du vent par rapport aux unités de production et au plan de circulation des animaux et des personnes.- Si l'éleveur souhaite épandre à proximité d'un élevage de volailles plein air ou de reproducteurs, il prévient l'exploitant pour qu'il reporte la sortie des animaux et il s'assure de respecter les distances d'épandage vis-à-vis d'un bâtiment hors-sol (environ 50 m).- L'éleveur assure la traçabilité de mes épandages en créant son plan de biosécurité.- Lorsque l'éleveur recourt à un prestataire extérieur pour l'épandage, il s'assure que celui-ci respecte la réglementation et les bonnes pratiques de biosécurité. Il vérifie que le matériel est propre et désinfecté en entrée et en sortie de l'exploitation.- Attention en zones vulnérables de bien respecter les périodes d'épandage.

Enfouissement, les recommandations…- Utiliser des injecteurs à dents ou à enfouissement-des-lisiersdisques suivis de roues de recou- vrement ou rouleaux fixes. Dans ce cas, respecter un espacement entre sillons de 20 à 40 cm.- L'épandage avec rampe à pendillards ou rampe à buse reste possible à condition qu'un second engin soit également présent derrière le premier dans le champ pour réaliser l'en- fouissement immédiat par covercrop à 10-15 cm de profondeur. Les deux actions des engins sur place (pendillards et covercrop) sont donc simultanées.Il est aussi possible d'utiliser le labour immédiatement après épandage avec rampe à pendillards ou rampe à buse (sauf sur les prairies permanentes).En revanche, l'utilisation de buses à palette est à proscire pour l'épandage de lisier non assaini car elle provoque la formation d'aérosols.- Enfouissement possible sur terres arables (pas de sols pierreux, compacts et peu profonds) et prairies (réduction de rendement) dans une rotation cultures/prairies ou lors du ré-ensemencement.- Si l'éleveur envoie son lisier non assaini chez un prêteur de terre pour épandage, ce dernier doit obligatoirement enfouir le lisier immédiatement (action simultanée).

Assainissement : les options possibles- L'assainissement du lisier permet à l'éleveur d'épandre celui-ci plus tard sur ses terres, dans ce cas, il n'est pas nécessaire de réaliser un enfouissement immédiatement après épandage.- Il est possible de recourir à l'assainissement par traitement (technique de chaulage, utilisation de méthanisation à la ferme en faisant attention à ne pas mélanger le lisier entrant avec le digestat assaini).- Si l'éleveur envoie son lisier dans une usine de méthanisation agréée, il doit s'assurer que le prestataire assurant le pompage et le transport respecte la réglementation et les bonnes pratiques de biosécurité, et doit vérifier que le matériel est propre et désinfecté en entrée et en sortie de son exploitation.- On peut également choisir l'assainissement naturel de 60 jours. Dans ce cas précis,une seconde fosse de stockage permettra d'accueillir le lisier de la bande suivante pendant la durée de stockage de 60 jours du lisier de la bande précédente.

Comment gérer les fumiers...

Règles de stockage des fumierseffluents-tableau2- L'aire de stockage des fumiers doit être positionnée de manière à éviter la propagation des contaminants vers les autres unités de production du site ou des sites voisins. L'emplacement de l'aire de stockage doit être éloigné des bâtiments, à l'écart des animaux, des aliments, des litières et des parcours.- Le stockage au champ est possible si les fumiers sont compacts et non susceptibles d'écoulement pendant une durée maximum de 9 mois de stockage et avec l'obligation de ne pas stocké de fumier au même endroit pendant une durée de 3 ans.- En aucun cas les fumiers ne doivent être stockés sur les parcours.- Hors zones vulnérables, la capacité minimale de stockage permet de stocker la totalité des effluents produits pendant quatre mois (7 mois en zone vulnérable).

Les bonnes pratiques d'épandagecompost- L'épandage de fumiers, sans assai- nissement préalable ni enfouissement immé- diat, est interdit car ils sont potentiellement contaminés et présentent un risque de contamination des eaux de surface, de l'air et du sol mais aussi pour la faune sauvage et les autres unités de production.- En aucun cas, les fumiers ou les composts ne doivent être épandus sur les parcours.- Eviter l'épandage par grand vent, et pren- dre en considération le sens du vent par rapport aux unités de production et au plan de circulation des animaux et des personnes.- Si l'éleveur souhaite épandre à proximité d'un élevage de volailles plein air ou de reproducteurs, il prévient l'exploitant pour qu'il reporte la sortie des animaux et il s'assure de respecter les distances d'épandage vis-à-vis d'un bâtiment hors-sol (environ 50 m).- L'éleveur assure la traçabilité de ses épandages en créant mon plan de biosécurité.- Lorsque l'éleveur recourt à un prestataire extérieur pour l'épandage, il s'assure que celui-ci respecte la réglementation et les bonnes pratiques de biosécurité. Il vérifie que le matériel est propre et désinfecté en entrée et en sortie de l'exploitation.

Assainissement : les options possibles- L'assainissement du fumier permet à l'éleveur d'épandre celui-ci plus tard sur ses terres, dans ce cas, il n'est pas nécessaire de réaliser un enfouissement immédiatement après épandage.- Il est possible de recourir à l'assainissement rapide par traitement (technique de chaulage, de compostage, combustion ou incinération sous agrément sanitaire).- Si l'éleveur envoie son lisier dans une usine de compostage agréée, il doit s'assurer que le prestataire assurant le transport respecte la réglementation et les bonnes pratiques de biosécurité, et doit vérifier que le matériel est propre et désinfecté en entrée et en sortie de son exploitation.- On peut également choisir l'assainissement naturel de 42 jours si le stockage est réalisé en tas et les fumiers exposés à leur propre chaleur.

Focus sur la technique du compostagecompostage- Le compostage présente plusieurs avantages : non seulement, il ne transforme pas l'effluent, le produit composté est utilisable en engrais organique, mais il permet aussi de maîtriser les excédents d’azote (abattement de 10 à 55 %).- Le principe consiste à dégrader la matière organique des fumiers avec les micro-organismes se développant particulièrement en milieu aéré et humide. La montée en température résulte de la forte activité bactérienne et permet l’assainissement du compost.- La marche à suivre consiste à mettre le fumier en andain sans tassement des tas (2 à 3 m de haut, 4 m de large avec un couloir de circulation de 4 m de chaque côté du tas). Si les fumiers sont secs (55-80 % de taux de matière sèche), une humidification est nécessaire pour avoir 40-50 % de taux de matière sèche (ajout d’une quantité d’eau équivalant à environ la moitié du poids des effluents). Possibilité de couvrir le tas par une bâche étanche à l’eau et perméable aux gaz car une forte pluviométrie peut perturber le compostage.

Retrouvez l'article dans son intégralité dans le numéro 801 de Filières Avicoles.

*L’ensemble des fiches pédagogiques est accessible sur le site internet de l’Itavi : www.itavi.asso.fr 
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