Simon Fourdin, directeur du pôle économie de l’Itavi a fait le point sur le marché de la volaille de chair en France et dans le monde lors du webinaire Eco organisé par l’Itavi en septembre dernier.
« La France compte près de la moitié des cas d’IA recensés en Europe, elle est de loin de pays le plus touché », se désole Simon Fourdin. Des estimations ont été réalisées par l’Itavi afin de chiffrer la perte. « Concernant la partie chiffre d’affaires sortie élevage (hors foie gras, œufs, exports et accouvages), nous estimons les pertes à plus de 360 millions d’euros, soit -154 millions d’€ de CA en poulet de chair sortie élevage, -108 millions € en dinde, -80 millions d’€ en canards à rôtir, -30 millions d’€ en pintades, et ces chiffres comprennent -84 millions d’€ pour les SIQO de plusieurs espèces », détaille-t-il. Concernant le maillon sélection/accouvage, « la perte en CA pour l’exportation des différents couvoirs de France est estimée à 110 millions d’€ au total avec des pertes de -53 millions d’€ en poussins, -40 millions d’€ en OAC, -10 millions d’€ sur les canetons et -6,4 millions d’€ pour les dindonneaux », poursuit-il. A ces pertes s’ajoute l’augmentation du coût de production des volailles.
La France était le deuxième producteur européen de volailles en 2021 « elle devrait passer en quatrième position en 2022 à cause notamment de la conjoncture sanitaire avec l’IA », prévient Simon Fourdin.
D’après les prédictions des abattages de poulets de chair pour 2022, « la baisse de production devrait être de -3 %, en dinde -17,7 %, en canard à rôtir à -30,3 %, en pintade à -18,6 % ». Concernant la segmentation de la production de poulet, « même si la consommation de poulet augmente en France le poids relatif de chaque segment était stable, sur 2022 cet équilibre pourrait être mis à mal pour les volailles SIQO », alerte-t-il.