En savoir plus sur la filière œufs de consommation

Plein-air, cage, bio, au sol, plein air label Rouge : faisons le point sur les chiffres de la production et les tendances de consommation.

En 2013, la FAO estimait la production mondiale à 68,3 millions de tonnes. Sur le podium : l'Asie avec 24,5 Mt, l'Union Européenne avec 7 Mt, puis les Etats-Unis avec 5 Mt.

En Europe, cela représente 109,3 milliards d’œufs, produits par un cheptel qui oscille entre 340 et 360 millions de poules pondeuses. Avec 15,2 milliards d’œufs à son compteur, la France est en tête du classement européen, devant l'Italie et l'Allemagne.

En 2015, 44% du cheptel UE était élevé en alternatifs, c'est-à-dire soit plein-air, au sol ou biologique. A noter que si en France la part de l'alternatif représente 32%, elle est de 89% en Allemagne, 84% aux Pays-Bas, 35% en Italie et seulement 7% en Espagne. Dans l'ensemble, la production en élevage alternatifs croît naturellement avec l'évolution de la demande.

En France en 2015, les 47 millions de poules pondeuses détenues par 2100 éleveurs, ont produit 15,2 milliards d’œufs, soit 927 300 tonnes pour un chiffre d'affaires de 138 millions d'euros à l'international. La filière comprend aussi 470 éleveurs de poulettes. La plupart de la production française d’œufs est contractualisée, avec des organisations de production ou des centres de conditionnement, privés ou coopératifs. Peu sont indépendants du fait des investissements très élevés requis.

42% des effectifs de pondeuses sont en Bretagne, 11% en Pays de la Loire, autant dans le nord du bassin parisien et 9% en Rhône Alpes. Alors que seulement 20% de la production d’œufs était issue de l'alternatif en 2009, en 2015 cette part a atteint 32% (soit 68% en cages aménagées). Une évolution liée pour partie à l'application de la norme européenne 2012 sur le bien-être animal qui a imposé la réalisation d'investissements très lourds, allant jusqu'à 25€/place. À noter que cette évolution varie avec le temps. En effet, entre 2015 et 2016, si les effectifs de poules pondeuses en cages (code 3) ont été stables à 32 millions, ceux de poules pondeuses plein air ont progressé de +2% à 6 millions. Même tendance pour ceux de plein-air Label Rouge (+6% à 2,5 Mpp) et bio (+5,9% à 3,9 Mpp). Seuls les œufs produits au sol (code 2) ont reculé de -12% à 2,7 Mpp.

Le marché français de la consommation d’œufs évolue naturellement. la production s'est toujours adaptée en dehors de toute évolution brutale imposée.

En 2015, 220 œufs ont été consommés en moyenne par chaque français, dont 40% sous forme d'ovoproduits. En 2013, 290 000 tonnes d'ovoproduits ont été fabriqués en France par une soixantaine d'industriels. Ils sont destinés à l'industrie alimentaire et à l'exportation (pâtisserie, biscuiterie, pâtes alinéaires, industrie laitière, etc.) ainsi qu'à la restauration hors domicile.

Avec la moitié des ventes en volumes, l'oeuf cage reste le premier type d'oeuf acheté encore aujourd'hui par les consommateurs français en GMS. L'oeuf "au sol" (code 2) n'a pas, à ce jour, trouvé sa place dans les linéaires oeufs coquille des GMS française, contrairement à d'autres pays.

Compte-tenu du contexte médiatique actuel, les professionnels de la filière œufs de consommation prennent la parole. Voici ce qu'ils rappellent.

"En filière œufs, l'année 2016 a été particulièrement marquée par la réalisation, en mai, d'une communication télévisuelle très agressive par l'association L214, pro-Végan, à l'égard de l'élevage de pondeuses en cages qui ne correspond pas à la réalisé des élevages en France. Ce battage médiatique a conduit depuis mi-2016, la plupart des enseignes à faire successivement l'annonce de leur désengagement à vendre tout œuf en cages à l'horizon 2025 (2020 sur leur MDD). Parallèlement, quelques annonces ont aussi émanées de l'industrie de la transformation, mais dans des proportions nettement moindres.

Consciente de la demande croissante en œufs alternatifs sur le marché de la coquille, la profession n'avait pas attendu ces annonces pour s'engager en faveur du développement de l’œuf alternatif. Une mutation largement commencée depuis de nombreuses années. Dès juillet 2016, à l'issue d'un premier groupe de travail, la profession a posé les bases de son projet de Contrat Sociétal d'Avenir (CSA). De toute évidence, elle ne peut à terme, qu'aller dans le sens de l'adaptation de sa production à la demande du marché.

Le décalage devient évident entre la réalité de la profession et l'approche des distributeurs suscite plusieurs interrogations dont, en premier celle de la faisabilité économique car ces mêmes GMS ne répercutent jamais les hausses de coût de production. La demande de la GMS est de disposer d'une qualité sans la payer..."

A retenir : entre 2005 et 2015, les coûts de production ont évolué de +20% à +43% selon le mode d'élevage, alors que le prix de vente aux consommateurs de ces mêmes œufs a varié de -9% à +2,5. 

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