Le webinaire Eco organisé par l’Itavi concernant le marché des œufs et des ovoproduits a été présenté par Simon Fourdin, directeur du pôle économie de l’institut. L’occasion de faire le point sur l’impact économique de l’Influenza aviaire qui a décimé 11 millions de pondeuses en Europe depuis l’automne 2021, trois millions de pondeuses et 800 000 poulettes en France du fait de la localisation des foyers (Pays de Loire et plus particulièrement la Vendée).
« Le nombre de poulettes prêtes à pondre est estimé entre -2 à -3 % en 2022 au niveau de l’Union européenne, soit -6,7 % en France, -25 % en Allemagne notamment à cause de l’ovosexage, déjà obligatoire depuis le 1er janvier chez notre voisin », précise Simon Fourdin. Par ailleurs, la Pologne est un acteur qui devient de plus en plus important au sein de la filière œufs et affiche une mise en place de poulettes prêtes à pondre de +9,2 %. En France, il a été ponctuellement possible d’allonger la durée de vie des pondeuses afin de pallier le manque de poulettes et ainsi subvenir aux besoins de la production. Environ « 1,5 million de poules pondeuses ont été concernées par les allongements de durée de ponte », souligne-t-il. En conséquence, « les abattages de réforme ont été en baisse et affichent -22 % sur les sept premiers mois de 2022 », poursuit-il.
Néanmoins, « même si la production est moins importante qu’en 2021 ou 2020, elle reste plus élevée qu’en 2019 », modère-t-il. De plus, cette moindre production intervient à un moment où la France a eu des problèmes de disponibilité en code 3, « l’évolution rapide des systèmes alternatifs en France, avec des ralentissements sur le bio, sont associés à cette offre qui est moindre en code 3 », indique-t-il.
Ce manque des disponibilités pénalise les exportations et stimule les importations.