Mi-août, le consultant Olivier Mevel interpellait Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, dans un post sur Linkedin:
« Importations de produits à base de dinde ukrainienne chez Lidl France : on est mal patron ! On est mal !
On va être même très, très mal à la direction des achats de Lidl France quand il va falloir se justifier devant les filières de productions animales françaises de la mise en place massive de produits de volailles à base de dinde, origine Ukraine, dans les magasins Lidl de Bretagne (ici Lidl Quimper).
Cette situation est d’autant plus intenable pour l’enseigne allemande que Lidl France se targue, depuis 10 ans, au salon de l’agriculture, de la plus grande loyauté vis-à-vis des filières françaises d’élevage ! Mais quelle loyauté au final quand on sait que ces importations de produits à base de dinde ukrainienne en plein mois d’août sont un véritable coup de poignard dans le dos des éleveurs français qui ont vu la consommation de dinde plonger de 20% depuis 2020 alors que les prix en linéaires grimpaient de 20% sur la même période ! Dans un contexte économique tendu et face à la chute du pouvoir d’achat des ménages, l’appât du gain et le maintien des marges viennent donc très sérieusement écorner une stratégie d’image pourtant patiemment construite par Lidl France auprès des éleveurs en une décennie de communication extrêmement onéreuse ! Cette stratégie ciblée, à la fois, sur les éleveurs et les consommateurs en termes de loyauté des viandes en origine France a pourtant porté ses fruits en termes de gains de part de marché. Mais cette stratégie est-elle soluble dans le contexte délicat que rencontre aujourd’hui la grande distribution française ? Pourquoi ces importations ? Changement définitif de stratégie vis-à-vis des origines ? Nécessité du moment ? Les deux ? Dans tous les cas, on est mal Michel Biero ! On est mal ! »