Des formations pour une filière qui recrute !

En juin dernier, le Conseil d’Administration d’Avipole était élargi pour formaliser les différents maillons de la filière. Autre changement : Jean-Philippe Prigent était nommé directeur d’Avipole et Estelle Tanguy-Le Helloco  succède à Gilles Le Pottier à la présidence dès le 1er janvier 2018. Ensemble, ils évoquent les défis et les orientations du centre de formation.

Le centre de formation compte donc désormais cinq collèges : l’accouvage-sélection, l’élevage, les organisations de production, l’abattage/transformation, les organismes institutionnels (Anses, interprofessions, Itavi, Zoopole, etc.) Quel est l’objectif de cet élargissement ?

Estelle Tanguy-Le Helloco : Avipole est l’organisme référent de formation de la filière avicole. Nous souhaitions donc avoir une représentativité de tous les maillons de la filière pour pouvoir être en prise directe avec les besoins des professionnels en matière de formation. Cet élargissement nous permettra de dispenser des formations dans les entreprises, aussi bien dans les abattoirs que dans les couvoirs.

Les besoins de formation évoluent en permanence. Et il est important d’avoir les bons partenaires professionnels pour discuter sur les besoins, non pas d’aujourd’hui, car on les connaît, mais de demain.

Jean-Philippe Prigent, quels objectifs vous êtes-vous fixés en tant que Directeur ?

Quand je suis arrivé en 1999, Avipole Formation comptait deux formateurs et une assistante pédagogique. Aujourd’hui l’équipe s’est enrichie avec l’arrivée d’autres formateurs, d’une assistante administrative, un directeur et trois responsables formation. Aujourd’hui, l’objectif consiste donc à coordonner cette équipe et répondre aux besoins de la filière.

Estelle Tanguy-Le Helloco, quels seront vos objectifs en tant que présidente d’Avipole ?

Notre principal défi est de répondre aux besoins de formation, mais aussi d’attirer des candidats vers les différents métiers de la filière. Car les besoins sont énormes et cela concerne les éleveurs, mais aussi beaucoup d’autres postes. Être capable d’attirer des gens en formation dans une filière où il y a de l’emploi garanti à la sortie, c’est cela qui me motive.

En matière d’élevage, les établissements scolaires sont essentiellement tournés vers les productions porcines et bovines. Comment travaillez-vous avec eux pour parler de la filière avicole aux étudiants ?

Estelle Tanguy-Le Helloco : Il est vrai que les programmes de BTS et des lycées agricoles ne traitent généralement pas de volailles ou très peu. Une de nos missions est donc d’aller dans les lycées pour faire parler de la volaille et dire aux jeunes, notamment ceux du grand Ouest, qu’il existe un centre de formation qui peut les diplômer avec un emploi à la sortie.

Jean-Philippe Prigent : Nous menons des actions de communication auprès des BTS pour promouvoir la formation de conseiller d’élevage en aviculture et l’apprentissage auprès des éleveurs dans le cadre du Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole (BPREA). Nous avons donc établi des contacts avec les principaux lycées agricoles du grand Ouest et les établissements qui dispensent des licences professionnelles comme l'ESA d’Angers et l’Université de Bretagne Ouest.

Estelle Tanguy-Le Helloco : En agriculture, il n’y a quasiment que dans le domaine avicole où l’on peut s’installer sans formation initiale. Historiquement, c’était associé avec l’idée qu’on pouvait faire de la volaille en étant complètement novice. Cependant aujourd’hui, les choses ont changé et on voit bien que les meilleurs professionnels dans tous les maillons de la filière sont ceux qui ont été formés.

Jean-Philippe Prigent : Ce qui est regrettable, c’est que des jeunes suivent des BPREA généralistes avec seulement 3 ou 4 jours de volailles. Ce n’est pas suffisant pour avoir un bon bagage technique, mais cela n’empêche pas les banques de cautionner ces installations.

Heureusement quand même, nous avons des jeunes titulaires d’un BTS qui viennent suivre à Avipole la formation de conseillers d’élevage avec pour ambition à moyen terme de s’installer. Ces derniers, qui ont bien souvent des membres de leur famille dans la filière, peuvent représenter, selon les années, jusqu’à la moitié de nos promos.

Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Filières Avicoles - mars 2018
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