Biosécurité : entretien avec Bruno Ferreira de la DGAL

Depuis la publication de l'arrêté ministériel du 8/02/16 relatif aux mesures de biosécurité applicables dans les exploitations de volailles dans le cadre de la prévention contre l'influenza aviaire, la DGAL, en concertation avec l'Itavi, n'a de cesse de sensibiliser l'ensemble des acteurs des filières avicoles. Bruno Ferreira, chef du Service des actions sanitaires en production primaire à la Direction générale de l'alimentation, nous explique.

« Nous venons de vivre un épisode d'Influenza Aviaire inédit dans le Sud-Ouest de la France, et la vigilance reste de mise. Si personne n'est à l'abri d'un nouvel épisode, il est tout de même possible de protéger son exploitation en mettant en place et en maintenant les normes de biosécurité définies dans l'arrêté ministériel. »

bruno-ferreiraSi la filière palmipèdes a été la plus touchée, Bruno Ferreira (Crédit photo : ©Xavier Remongin/Min.agri.fr) rappelle que les autres filières comme les gallinacés par exemple sont tout autant exposées. L'arrêté est en effet valable pour tous les éleveurs de volailles, et sur tout le territoire. « C'est pourquoi il est nécessaire de monter en gamme au niveau des mesures de biosécurité à mettre en place au sein des élevages. Elles doivent d'ailleurs l'être depuis le 1er juillet dernier. » Sur ce sujet, l'expert rappelle qu'un délai peut être accordé au cas par cas en fonction de la configuration de l'exploitation et de la nature des travaux à mettre en place. Les demandes de dérogation doivent parvenir avant le 15 novembre, et l'éleveur doit envoyer à sa DDPP une déclaration d'engagement à faire réaliser les travaux. « Bien sûr, seuls les travaux de plus grande ampleur nécessitant des aménagements importants comme la réfection de la fosse à lisiers, par exemple, se verront accorder un délai. Dans ce cas, si toutefois l'exploitation est jugée à risque dans l'attente de la réalisation des travaux, un protocole de dépistage régulier pourra être imposé. Chaque cas nécessitera une analyse de risques de la part de la DDPP. »

itavi-fiches-pedaPour accompagner les éleveurs, l'Itavi a publié des fiches pédagogiques classées par type d'élevage et validées par la DGAL (retrouvez toutes ces fiches sur le site de l'Itavi (plus d'info sur le sujet en cliquant ICI). Objectif : envisager tous les cas de figures et d'adapter le plan de biosécurité à mettre en place en fonction des caractéristiques de l'élevage.Bruno Ferreira insiste : « l'éleveur est au cœur de ce processus. Dans cette démarche, charge à lui de raisonner son élevage de telle façon à le protéger au maximum, en tenant compte en particulier des dispositions spatiales de celui-ci. A lui de revoir le plan de circulation des personnes mais aussi des véhicules. Les transports au sein de l'exploitation sont effet un point sensible sur lequel il est important de s'attarder afin que toutes les normes soient bien respectées. »

Si la plupart des mesures sont faciles à mettre en place voire le sont déjà, d'autres peuvent être plus coûteuses à mettre en place et demander des travaux plus importants. « Dans ce cas, les Conseils régionaux se sont déjà mobilisés pour venir en aide à certains exploitants afin de les accompagner dans le financement d'éventuels travaux. »

influenza-aviaire2En parallèle, des formations financées par Vivéa ont été organisées ou sont organisées pour les éleveurs dans toutes les régions françaises. Il convient qu’ils se rapprochent de leur organisation de production ou de leur chambre d’agriculture pour connaître les dates de ces formations (toutes les formations en cliquant ici).

D'ores et déjà, tous les éleveurs doivent pouvoir présenter leur plan de biosécurité à un contrôleur éventuel. Les services concernés sont prêts, des contrôles vont être réalisés prochainement, certains ont peut-être déjà été effectués dans certains élevages.

« La biosécurité est un investissement capital pour l'avenir de nos filières. Il est valable pour tous les éleveurs de volailles quelles qu'elles soient, et partout en France. L'ensemble de ces mesures visent à raisonner ou à revoir les pratiques d'élevage pour mieux protéger les exploitations de tout risque sanitaire », insiste Bruno Ferreira, qui rappelle que ces dispositions ne sont pas spécifiques à l'Influenza aviaire.

Plus d'informations sur le dossier IAHP sur le site du Ministère.

Retrouvez cette interview dans un prochain numéro de Filières Avicoles.

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