Bien-être animal : 90% des français se sentent concernés

Le 13 octobre se sont déroulées les rencontres Bien-être animal et société à l'école vétérinaire d'Alfort (Maison-Alfort, 94). Un événement qui s'est tenu dans le cadre de la journée de commémoration de l'EnvA, et à laquelle Ceva Santé Animale s'est associée.
Marc Prikazsky, Pdg de Céva Santé Animale, explique : « Il était très important pour nous de nous associer à cet événement majeur. L'école vétérinaire d'Alfort est la deuxième école vétérinaire créée au monde après celle de Lyon. Je suis moi-même vétérinaire et le bien-être animal est un sujet d'actualité extraordinaire. Il est de notre responsabilité, nous vétérinaires, de veiller au bien-être des animaux. C'est un débat comme toujours extrêmement difficile, car il existe toujours des positions très dogmatiques au sein des Français. D'un côté il y a ceux qui ne veulent plus d'élevages, et de l'autre ceux qui prônent « l'économique à tout prix » sans finalement faire attention à l'animal. Et pourtant, il y a un type d'élevage au milieu, des éleveurs qui ont le savoir-faire. Pour moi, il ne faut pas associer la taille de l'élevage au bien-être ou au mal-être de l'animal, c'est pour moi une erreur fondamentale. Autant de points qu'il était important de mettre sur la table, d'autant que nous, vétérinaires, avons un rôle très important à jouer dans ce débat, les consommateurs nous le demandent d'ailleurs. »
« En effet nous sommes proches des animaux, en quelque sorte les garants du fait que les animaux seront bien soignés. Et dans 'soin', il y a la notion de traitement des maladies, mais aussi le souci de l'animal. Voilà pourquoi il était très important pour moi de m'associer à ce projet. »
L'occasion pour le groupe de dévoiler les résultats d'une enquête menée par l'institut Opinea visant à connaître l'opinion des français sur le bien-être animal. Résultat : 90% des répondants se sentent concernés par le sujet. Une tendance qui semble s'affirmer puisque 40% précisent que leur sensibilité s'est accrue ces 12 derniers mois. Les Français considèrent que le plus important pour les animaux d'élevage est de leur offrir un environnement confortable et approprié (45%), de les prémunir de souffrances psychologiques (29%) et de leur assurer un état de santé sain (14%).
La journée a été rythmée par de nombreuses prises de parole des différents intervenants et invités de marque. Jean Glavany, ancien ministre de l'agriculture, a insisté sur la nécessité d'avancer petits pas par petits pas, car « ce n'est pas en voulant tout bousculer du jour au lendemain que l'on arrivera à quelque chose ».
Marc Gogny, directeur de l'Enva, acquiesce : « Le bien-être animal est déjà intégré. Nous ne sommes pas dans une transition entre le "tout santé" et l'introduction brutale des préoccupations de bien-être. Cela fait une quinzaine d'année que, de façon progressive, il prend une place de plus en plus importante dans la formation des vétérinaires mais également dans les questionnements scientifiques qui occupent nos unités de recherche. »
Léopoldine Charbonneaux, directrice du CIWF France, de rappeler : « le bien-être animal est en grande partie la capacité de l'animal à avoir des comportements naturels propres à son espèce. Pour une poule, ce sera de picorer et prendre des bains de poussière par exemple. Il faut que dans un élevage, il y ait cette possibilité pour l'animal d'exprimer ces comportements au maximum. Dans les élevages industriels, il est vrai que ce n'est pas toujours facile à mettre en oeuvre. Mais il est possible d'avoir des élevages relativement intensifs mais avec un bon enrichissement du milieu, ça peut exister. »
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