Balance commerciale, embargos et plans de filière…

Le conseil spécialisé pour les filières viandes blanches s’est réuni le 13 novembre 2018, sous la présidence de Jean-Michel Schaeffer, pour examiner la conjoncture économique des marchés porcin et avicole ainsi que l’avancement des négociations sanitaires à l’international pour maintenir ou ouvrir les débouchés à l’exportation. Les interprofessions ont également précisé l’état d’avancement des actions prévues dans leurs plans de filières respectifs.
Une balance toujours déficitaire
Le déficit de la balance commerciale française s’accroît en valeur pour la viande de poulet, malgré le regain de dynamisme des exportations vers les pays de l’Union européenne. Bien qu’encore déficitaire, la balance commerciale des œufs en coquille se redresse en valeur sur les huit premiers mois de 2018. Les ovoproduits tirent leur épingle du jeu avec une balance commerciale positive et en hausse.
Levée des embargos
Les autorités sanitaires françaises, aidées par FranceAgriMer, se mobilisent pour obtenir la levée des embargos sanitaires à l’international, maintenir et ouvrir des débouchés pour les filières agroalimentaires. Concernant les volailles, la réouverture du marché, fermé pour cause d’influenza aviaire, est actée en Irak et au Japon, qui vient d’accepter la régionalisation. Les négociations restent en cours avec l’Égypte, l’Afrique du Sud, les États-Unis, l’Indonésie et la Chine. Taïwan a également levé l’embargo influenza aviaire le 14 août dernier mais sans accepter la régionalisation. De plus, un embargo Newcastle demeure.
Plans de filières et élaboration d’indicateurs pour les contrats
Le comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO) a indiqué au conseil les avancées dans la mise en œuvre du plan de sa filière. Dépasser 50 % de productions alternatives à la cage d’ici 2022 est en bonne voie au vu de la progression enregistrée entre 2017 et 2018 : la filière est passée de 31 à 37 % de productions alternatives. La mise en œuvre du logo « Œufs de France » est effective, avec les premières boîtes mises en rayon depuis début septembre. La filière a également mis en place une base de données avicole pour les déclarations de mouvements d’animaux en lien avec la base de données de la Direction générale de l’alimentation. Elle travaille aussi à l'élargissement de l’interprofession à l’aval de la filière. La construction d’indicateurs pour les contrats est en cours de finalisation et s’appuie sur les méthodes développées par l’Itavi. La mise en place d’indicateurs pour l’aliment bio s’avère néanmoins difficile, faute de cotations fiables et de composition de l'aliment stable. Autre zone d’ombre pour cette filière, la nécessaire rénovation des bâtiments d’élevage et la difficile mobilisation de l'aval pour l'accompagner.
Côté volailles de chair, la toute jeune interprofession Anvol, a été reconnue par les pouvoirs publics le 3 septembre 2018. Pour l’heure, cette interprofession est en cours de structuration et réfléchit aux cotisations à mettre en place sur l’aval. Parallèlement, la filière a formalisé l’organisation de sa cellule de gestion de crise et poursuit son travail sur les indicateurs : des indicateurs de coûts de production et de marché sont déjà opérationnels. Côté marché, l’objectif reste de reconquérir 10% de parts de marché sur l’import et de développer les ventes de produits sous signe de qualité. Sur le premier point, le besoin en investissement de la filière est très important. Une meilleure connaissance du secteur de la restauration hors foyer constitue aussi un axe de travail. Sur le deuxième point, une campagne de communication démarre sur la promotion du label rouge à l’échelle européenne.
Côté Cifog pour les palmipèdes à foie gras, l’accent est mis sur l’économie et le marketing pour redonner de la valeur et adapter l’offre à la demande. La filière souhaite s’engager dans une démarche RSE à l’horizon 2025. Cette interprofession entend aussi valoriser le savoir-faire des éleveurs français au travers d’une démarche origine France et mise elle aussi, sur une meilleure connaissance de la restauration hors foyer. La construction d’indicateurs est en cours afin qu'ils prennent en compte les coûts liés au transport et à la biosécurité.