Antibiotiques : objectifs atteints, mais l’effort continue

Dans son dernier rapport annuel, l’Anses observait une nouvelle baisse de l’exposition globale des animaux aux antibiotiques en 2016. Les efforts continus de la production permettent d’atteindre une diminution de 36,6 % en cinq ans, dépassant ainsi l’objectif fixé par le plan EcoAntibio.
En 2016, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (Anses) enregistre une nouvelle baisse du recours aux antibiotiques en médecine vétérinaire, avec 530 tonnes d’antibiotiques vendues, soit une diminution de 41,8 % par rapport à 2011, année de lancement du Plan EcoAntibio 2017.
Sur les cinq dernières années, l’exposition globale des animaux aux antibiotiques a diminué de 36,6 %. Cette baisse a été observée pour toutes les espèces par rapport à l’année 2011 (bovins : - 24,3 %, porcs : -41,5 %, volailles : -42,8 %, lapins : -37,6 %, chats et chiens : -19,4 %).
Une diminution importante de l’exposition aux antibiotiques critiques
Les céphalosporines de 3e et 4e générations et les fluoroquinolones sont considérées comme particulièrement importantes en médecine humaine, car elles constituent parfois l’un des derniers recours pour le traitement de certaines maladies infectieuses chez l’homme.
Une baisse du recours à ces deux familles d’antibiotiques est observée depuis 2013, et se confirme en 2016. En effet, l’exposition aux céphalosporines de dernières générations a diminué de 81,3 % en 2016 par rapport à 2013, et l’exposition aux fluoroquinolones de 74,9 %, toutes espèces confondues.
Évolution de l’exposition à la colistine
Une publication de novembre 2015 décrivant le premier mécanisme de résistance à la colistine transférable par plasmide a conduit à la mise en place d’une surveillance renforcée pour cet antibiotique. Après une augmentation jusqu’en 2007, l’exposition à la colistine a peu évolué entre 2008 et 2011, puis a diminué sur les cinq dernières années : en 2016, une diminution de l’exposition de 55,1 % a été observée par rapport à l’année 2011.
Dans son rapport sur la colistine d’octobre 2016, l’Anses recommandait une diminution de l’usage de la colistine de 50 %. Cette recommandation a été reprise dans le second plan EcoAntibio (Action 12) qui vise une réduction de 50 % en cinq ans de l’exposition à la colistine en filières bovine, porcine et avicole en prenant comme référence l’exposition moyenne des années 2014-2015. Entre 2014-2015 et 2016, l’exposition à la colistine a d’ores et déjà diminué pour les bovins (-43,4 %), les porcs (-51,6 %), et les volailles (-26,7 %).
Les données du réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Résapath), animé par les laboratoires de Lyon et de Ploufragan-Plouzané de l’Anses, permettront d’évaluer si la diminution du recours à l’ensemble des familles d’antibiotiques s’accompagne cette année d’une diminution des phénomènes d’antibiorésistance.
« Les différentes actions menées par les éleveurs et vétérinaires accompagnées par le plan EcoAntibio 2017 ont permis d’atteindre les différents objectifs fixés, se félicite l’Anses. Il convient toutefois de rester mobilisé pour que ces progrès perdurent afin de préserver l’efficacité thérapeutique des antibiotiques, en médecine vétérinaire comme en médecine humaine. »