Ambition bio : un plan ambitieux sans argent ?

Le 25 juin, le ministère de l’Agriculture annonçait les grandes lignes du plan ambition bio qui doit soutenir l'objectif de 15 % de SAU bio en 2022. La Fédération Nationale d'Agriculture Biologique (FNAB), qui a participé à sa construction, craint que les budgets annoncés ne soient pas « à la hauteur des enjeux ».
Elle rappelle notamment que
- « Les aides 2016 n'ont toujours pas été versées malgré un calendrier déjà repoussé deux fois,
- Les aides au maintien n'ont pas été rétablies malgré la promesse présidentielle de 200 millions d'euros pour soutenir les services environnementaux rendus par l'agriculture,
- Les caisses des Régions pour payer les aides à la conversion n'ont pas été renflouées à la hauteur des enjeux,
- Les crédits animation Bio pour le développement sont toujours plus contraints. »
« Le ministère réaffirme le rôle central du marché pour développer l'agriculture biologique mais le marché ne rémunèrera pas la protection de l'eau, de l'air ni du climat. C'est le rôle des pouvoirs publics de rémunérer les services non-marchands rendus par l'agriculture biologique » déclare Guillaume Riou, président de la FNAB.Alors que l’Etat promet 630 millions de fonds européens d'ici 2022, la FNAB craint que le ministère repousse cet engagement sur la prochaine PAC.Ces derniers mois, seulement 45 millions d'euros de fonds européens ont été fléchés pour répondre aux besoins de financement des aides bio d'ici la prochaine PAC. « Pour atteindre l'objectif de 15 % de SAU bio en 2022, la seule conversion nécessiterait au minimum 400 millions d'euros pour les trois prochaines années. A l'heure actuelle, 6 régions (Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Centre-Val de Loire, Auvergne-Rhône-Alpes) ont déjà consommé l'ensemble de l'enveloppe disponible jusqu'à 2020 », déclare la Fédération dans un communiqué.