2,7 milliards d’euros pour reconquérir le marché national

Le plan Filière Volaille de Chair a été dévoilé le 14 décembre 2017. Objectif : répondre aux attentes sociétales, mais également, reconquérir 10 points de part de marché en volaille standard et développer les signes de qualité. Dans ce but, la profession prévoit un plan d’investissement de 2,7 milliards d’euros pour rénover et développer le parc de bâtiment.
Suite aux États Généraux de l’Alimentation, les 35 filières agricoles et agroalimentaires ont rendu leur copie. Un plan filière rédigé, pour ce qui concerne la volaille de chair, par les différents interprofessions et représentants de la filière, dont Anne Richard (Itavi), Jean-Michel Schaeffer (CFA), Éric Cachan (Synalaf), Jean Yves Menard (CIPC), Gilles Huttepain (LDC) et Yann Brice (Cidef).
En volaille standard, le plan prévoit de reconquérir 10 % de part de marché en volaille standard en 10 ans, soit relocaliser 57 000 tonnes de volailles de façon à réduire les importations à 30 % à 20 %. La filière ambitionne également d’ouvrir de nouveaux marchés à l’exportation et développer les volumes exportés.
En parallèle, la production de volaille bio devra doubler en 5 ans, avec le passage de 10 millions à 15 millions de volailles en production « fermière à la française »Let la contractualisation amont pour développer les productions végétales biologiques.
Pour les volailles Label Rouge, les objectifs de croissance sont fixés à 15 %, avec le passage de 132 millions à 152 millions de volailles Label Rouge. La découpe Label Rouge, aujourd’hui à 30 %, devra atteindre les 50 % et les volumes exportés passeront de 4 à 8 %.
La vente de bio et Label Rouge en RHD, quant à elle, devra augmenter de 20 %.
Pour atteindre ces objectifs, la filière prévoit un investissement de 2,7 milliards d’euros sur les cinq ans à venir, dont :
- 2,3 milliards d’euros pour les bâtiments d’élevage
- 60 millions pour les couvoirs
- 300 millions d’euros pour améliorer la compétitivité des abattoirs et maintenir un tissu industriel d’abattage pluriel
- 48 millions pour la mise en place d’investissements dans l’alimentation animale (Biosécurité et segmentation bio)
Enfin, plusieurs actions seront menées pour consolider la filière et répondre aux attentes sociétales. En matière de réduction de l’utilisation des antibiotiques, les efforts se poursuivent. L’objectif est de faire ratifier la charte d’engagement à l’utilisation raisonnée des antibiotiques par 95 % des producteurs. Parallèlement, la méthode d’évaluation du bien-être animal EBENE co-construite entre la profession et les ONG sera déployée sur toute la France.
Pour orchestrer ce plan, la profession s’engage à créer une interprofession réunissant tous les maillons de la filière, y compris la distribution. Un comité de liaison avec la société civile sera parallèlement créé. L’interprofession définira le socle de base pour l’utilisation du logo Volaille Française avec pour objectif que tous les produits répondant à ce socle portent le logo, y compris les produits élaborés.
En revanche, la filière prévient que « tous les engagements pris par la filière Volaille de chair pourront être remis en cause si de nouveaux contingents d’importation sont acceptés par l’Europe dans le cadre des négociations de nouveaux accords avec les pays tiers (Mercosur, Ukraine) et lors des négociations du BREXIT. »
Télécharger le Plan de Filière Volaille de Chair